Le 25 juin, les Grünen ont approuvé la décision du gouvernement Merkel de mettre fin à l’usage de l' énergie nucléaire en 2022. Une décision sage, après un débat démocratique qui devrait faire école.
Réunis en congrès le 25 juin, les Verts ont officiellement décidé de soutenir la proposition de sortie du nucléaire présentée par la coalition noir-jaune d’Angela Merkel. Il ne s’agit nullement d’une "trahison" du mouvement écologiste, ainsi que le déplorent certains critiques, mais au contraire de son couronnement. En effet, ce que prévoit l’amendement législatif du gouvernement n’est rien d’autre que ce que les Verts réclament eux-mêmes depuis des décennies. En donnant leur feu vert à ce projet, ils prouvent qu’ils sont sûrs d’eux. Au lieu de s’enferrer dans une opposition frontale, les Verts ont décidé de ne pas se laisser déposséder d’une de leurs causes principales.
Par cette décision, ils se disent convaincus que la sortie du nucléaire ne peut être opérée plus rapidement d’un point de vue politique et qu’il vaut mieux avancer à petits pas que pas du tout. C’est une position lucide, pragmatique et profondément politique.
La rapidité avec laquelle les dirigeants du parti et les militants sont tombés d’accord sur ce point, montre que les Verts lorgnent de nouveau vers Berlin.De fait, il est tout à fait possible qu’ils participent à un nouveau gouvernement après les élections de 2013 puisqu’ils représentent depuis longtemps le troisième parti du pays avec la CDU [chrétienne-démocrate] et le SPD [social-démocrate].
Les Verts ont réussi à mettre de côté leurs querelles internes de manière tout à fait exemplaire. Au cours d’un débat engagé, ils ont pesé le pour et le contre d’une décision qui est au cœur de leur doctrine et représente un élément constitutif de leur mythe fondateur. Les Verts nous ont donné une leçon de démocratie théorique dont les autres partis feraient bien de s’inspirer. Du côté de la CDU, en effet, c’est la direction qui décide sans exception du quand et du comment une des plus grandes puissances industrielles du monde va renoncer à l’énergie nucléaire, et plus important encore, comment elle va se convertir aux énergies renouvelables. Ces questions auraient pourtant mérité un plus large débat.
La décision de sortir du nucléaire a été prise, le sujet semble déjà dater d’hier. Les Verts n’ont toutefois pas renoncé à demander l’arrêt des centrales dans des délais plus courts et pourraient faire argument des questions de sécurité. Ce débat reste toutefois secondaire et ne leur permettra pas de remporter davantage d’élections. De nouvelles idées et de nouveaux concepts pour une société verte pourraient en revanche les y aider.
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http://www.sortirdunucleaire.org/