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Cariatide

 

Cariatide

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Cariatides à la villa d'Hadrien, à Tivoli

Une cariatide ou caryatide (femme de Caryes, une ville de Laconie) est une statue de femme souvent vêtue d'une longue tunique, soutenant un entablement sur sa tête, remplaçant ainsi une colonne, un pilier ou un pilastre. Le nom fait référence à celles qui figurent sur le baldaquin de l'Érechthéion, sur l'Acropole.

Cariatides de l'Érechtéion
Les Cariatides à l'entrée de l'Érechthéion

Le nom de «cariatides» leur a été attribué secondairement, on les appelait auparavant simplement «jeunes filles»[1].

Plusieurs interprétations ont été proposées[2]. Il pourrait s'agir des jeunes filles de Laconie qui dansaient chaque année en l'honneur d'Artémis Karyatis[3], ou les choéphores de Cécrops, le baldaquin formant la partie visible de son tombeau[2].

 

Usages ultérieurs
Cariatides de Jean Goujon au Louvre

En 1550, Jean Goujon (architecte et sculpteur du roi Henri II) a réalisé des cariatides au Louvre, elles soutiennent la plateforme des musiciens dans la salle des gardes suisses (aujourd'hui dite des cariatides). Il s'agit d'une réplique des cariatides de l'Érechthéion, cependant Goujon n'en avait eu connaissance que par des descriptions et n'avait jamais visité l'original.

De figure hiératique dans l'antiquité, la figure de la cariatide est devenue au cours du XIXe siècle extrêmement lascive, avec des drapés plus moulants, des poses plus suggestives, etc. (voir fontaine Wallace).

Les cariatides sont également présentes dans l'artisanat et l'ameublement, notamment dans l'art africain (trônes, tabourets, plateaux)[4].

 

Fontaine Wallace

Fontaine Wallace à Montmartre, Paris
Détail d'une fontaine Wallace, grand modèle, Paris
Fontaine Wallace à Saint-Sébastien (Espagne)
à Paris aux parc des Expositions (France)

Les fontaines Wallace sont des points d'eau potable publics qui se présentent sous la forme de petits édicules en fonte présents dans plusieurs villes dans le monde. C'est à Paris qu'elles furent implantées en premier et qu'on en trouve le plus grand nombre. Elles tiennent leur nom du philanthrope britannique Richard Wallace qui finança leur édification. D'une grande réussite esthétique, elles sont reconnues dans le monde entier comme un des symboles de Paris.

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Fontaine_Wallace

Le contexte

Pendant la guerre de 1870 déclarée par Napoléon III contre la Prusse, Paris connaît des temps très durs. Le rétablissement de la République, l'épisode de la Commune de Paris, les bombardements destructeurs des Prussiens, la défaite cuisante qui laisse l'Alsace-Lorraine à ces derniers, sont autant de bouleversements qui nuisent à la ville.

La reconstruction de la capitale est très rapide, malgré les ravages. En moins de dix ans, elle est transformée : nouveaux bâtiments (Sacré-Cœur),

Dès lors, la tentation des « marchands de vin » est grande chez les indigents, et c'est un devoir moral que de les aider et de leur permettre de ne pas plonger dans l'ivrognerie. Le besoin urgent de ces « brasseries des quatre femmes » est clairement prouvé par la vitesse à laquelle le projet est concrétisé. Encore aujourd'hui, où l'eau et l'hygiène ne sont pas un problème pour la grande majorité des Parisiens, ces fontaines sont souvent les seuls points d'eau gratuits pour des personnes comme les SDF. Riches ou pauvres, tous les passants peuvent s'y désaltérer.

La philosophie de Wallace est d'aider efficacement et discrètement ceux qui en ont besoin : les fontaines sont la manière d'y parvenir tout en réalisant son souhait d'embellir Paris, sans faire dans le spectaculaire.

Personnes se désaltèrant à une fontaine Wallace à Paris lors de la revue du 14 juillet 1911

 

La réalisation des fontaines sera l'œuvre des fonderies du Val d'Osne, situées en Haute-Marne, près de Saint-Dizier, grande région de production de fonte d'art alors. On peut lire sur le socle des plus anciennes fontaines la signature de l'usine. Plus tard, la production (qui se prolonge toujours actuellement) se fera à Sommevoire (Haute-Marne) par la Générale d'hydraulique et de mécanique, Antoine Durenne ayant racheté le Val d'Osne et continuant à produire d'innombrables statues, fontaines et pièces de mobilier urbain.

Le succès des fontaines Wallace engendrera naturellement des copies par des fonderies concurrentes, ce qui explique qu'on trouve des fontaines qui sont « à la manière de », sans être d'authentiques fontaines Wallace.

 

Les différents modèles

Grand modèle

(2,71 m pour 610 kg)

Conçu par Sir Richard Wallace, ce modèle s'inspire de la fontaine des Innocents.

Sur un soubassement de pierre de Hauteville, repose un socle à huit pans sur lequel vient s'ajuster la partie supérieure composée de quatre cariatides se tournant le dos et soutenant à bout de bras un dôme orné d'une pointe, et décoré de dauphins.

Les quatre cariatides représentent la bonté, la simplicité, la charité et la sobriété. Elles sont toutes différentes, soit par la position de leur genou et de leurs pieds, soit par la manière dont leur tunique est nouée au niveau du corsage.

Simplicité et Sobriété ont les yeux fermés ; Bonté et Charité les ont ouverts. Elles représentent également les 4 saisons : Simplicité symbolise le printemps, Charité l'été, Sobriété l'automne et Bonté l'hiver.

Le symbolisme est présent sur les huit faces du soubassement : les 4 plus larges sont décorées d'un trident autour duquel s'enroule un triton et les 4 autres montrent une conque de laquelle s'écoule un chapelet de perles. Conque et perles représentant l'ouïe et la parole. Ces quatre faces plus étroites sont en « excroissance » par rapport aux grandes faces ; de délicats roseaux les ornent latéralement.

L'eau est distribuée en un mince filet depuis le centre du dôme, puis tombe dans une vasque qui est désormais protégée par une grille. Pour faciliter la distribution, deux gobelets en fer étamé retenus par des chaînettes, sont à la disposition du consommateur, restant toujours immergés pour plus de propreté. Ceux-ci sont supprimés en 1952 « par mesure d'hygiène », sur demande du Conseil d'Hygiène Publique de l'ancien département de la Seine[1].

Les quatre cariatides

Modèle à colonnettes

L'exemplaire à colonnettes de la rue de Rémusat, 16e arrondissement

(2,50 m pour un peu plus de 500 kg)

Ce dernier modèle est réalisé par la suite. Les cariatides sont remplacées par des colonnettes pour réduire le coût de fabrication. La forme générale de la fontaine est comparable à celle du grand modèle, bien que le chapiteau ne soit pas aussi pointu, et la partie inférieure plus incurvée.

Les quatre faces sont identiques.

Le fabricant est Chappée et fils.

Fabriqué en une trentaine d'exemplaires, il n'en reste aujourd'hui que deux à Paris, l'un rue de Rémusat, l'autre avenue des Ternes.

 

Un exemplaire de cette fontaine existe aussi au coeur des halles de la ville napoléonienne de La Roche-sur-Yon.

Modèle en applique

Le modèle en applique

(1,96 m pour 300 kg)

Au milieu d'un fronton semi-circulaire, un mascaron sous forme d'une tête d'une naïade déverse un petit filet d'eau qui vient tomber dans une vasque marine reposant entre deux pilastres. Deux gobelets permettaient également d'y boire, mais ils furent retirés au titre de la loi de 1952 citée au paragraphe précédent.

Ce modèle, peu coûteux à installer, devait être multiplié le long des murs des édifices à forte concentration humaine du type hôpitaux, casernes, etc. Cela n'est plus le cas et il ne reste aujourd'hui qu'un seul exemplaire, situé rue Geoffroy-Saint-Hilaire.

 

Petit modèle

Le petit modèle

(1,32 m pour 130 kg)

Ce sont de simples bornes-fontaines à bouton-poussoir, que l'on peut trouver dans les squares ou les jardins publics, marquées de l'écu parisien (celle installée sur la Place des Invalides ne possède pas ces écus). Elles sont très prisées des mères de famille emmenant leurs enfants jouer dans les nombreux petits parcs de la capitale.

Ne mesurant que 1,32 m pour une masse de 130 kg, elles sont entièrement financées par la mairie de Paris.

 

Où les placer ?

Le choix de l'emplacement des fontaines est laissé à la ville de Paris. Celles-ci doivent être facilement accessibles au public et s'intégrer de la façon la plus harmonieuse possible dans leur environnement. La plupart sont érigées sur des places ou à l'angle d'une rue. C'est Eugène Belgrand qui est chargé de choisir leur emplacement. Ingénieur hydrologue (directeur des Eaux et Égouts de Paris, il travaille beaucoup avec le préfet Haussmann).

La première fontaine Wallace est installée et mise en eau en août 1872 boulevard de la Villette, les chroniqueurs de l'époque rapportent qu'un nombre considérable de Parisiens sont présents et tentent de s'en approcher dans une bousculade effrénée[2]. Aucun personnage officiel n'était présent à cette inauguration.

Fontaines Wallace et fontaines dites Wallace

Les deux premiers modèles sont conçus et financés par Sir Richard Wallace, d'où leur nom. Les deux autres modèles sont créés dans le même style, et la ressemblance est flagrante, mais elles sont créées à la suite du succès des précédentes.

Cependant, les conceptions plus récentes n'égalent pas celles de Wallace, passionné de la Renaissance. Ainsi, on ne retrouve pas les figures de femmes dans les suivantes, alors que, selon la conception de Wallace, elles font partie de la symbolique omniprésente dans l'art de la Renaissance, qui fait un parallèle entre l'eau et la femme, deux mères, tendres et sensuelles.

Aujourd’hui

La plupart des fontaines encore présentes dans la ville fonctionnent toujours et distribuent, contrairement à ce que pensent de nombreux passants, de l'eau potable. Elles fonctionnent du 15 mars au 15 novembre (les risques de gel durant les mois d'hiver mettant en péril la plomberie interne), sont régulièrement entretenues et repeintes tous les deux ans.

 

 

Suite !!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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