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Culte de Mithra S2

http://fr.wikipedia.org/wiki/Culte_de_Mithra

Histoire du culte de Mithra

Les origines

L'histoire du sacrifice du Taureau Primordial, ainsi que les formules en perse, renvoient directement au premier texte connu, l'épopée de Gilgamesh (-2500 av. JC), évoquant alors par une parabole le passage des activités de chasseur-cueilleur à celles d'éleveur-cultivateur. La symbolique du blé sortant du sang de l'animal semble étayer ce rapprochement, ainsi que les animaux qui naissent du sacrifice (redéfinition du rapport aux animaux : le chien pour les animaux domestiqués, le scorpion pour les animaux nuisibles, le serpent pour les animaux fuyant l'Homme).

Dans la Perse achéménide la religion officielle était le zoroastrisme, qui postulait l'existence d'un dieu plus important que les autres, Ahura Mazda. C'est l'unique divinité mentionnée dans les inscriptions conservées de l'époque de Darius Ier (521-485 av. J.-C.). Cependant, il existe une inscription conservée, à Suse, de l'époque de Artaxerxès II (404-358 av. J.-C.), sur laquelle est représenté Mithra aux côtés de Ahura Mazda et d'une déesse appelée Anahita.

Monnaie représentant le profil de Mithridate VI du Pont, nommé également EupatorMonnaie représentant le profil de Mithridate VI du Pont

Existe-t-il un lien entre ce Mithra persan, ses prédécesseurs indo-iraniens, et celui du culte à mystères de l'Empire romain ? Ainsi le pensait celui qui commença les études sur la religion mithraïque, Franz Cumont ; mais aujourd'hui la question est loin d'être claire.

Dans les royaumes de Parthie et du Pont, un grand nombre de rois portaient le nom de Mithridate, ce qui peut être en relation étymologique avec Mithra : à l'origine Mithradate ou, Mithra date veut dire en persan, donné par Mithra). Le mot date ou tate signifie donner (comme amertat, en avestique qui devient amordad en persan et signifie l'immortel ou celui qui obtient la vie éternelle). D'un autre côté, à Pergame, en Asie mineure, des sculpteurs grecs produisirent les premiers bas-reliefs représentant l'image du Taurobole. Alors que le culte de Mithra commençait seulement à se diffuser en Hellade, tout cela marque peut-être le chemin de Mithra vers Rome.

La première référence au culte de Mithra dans l'historiographie gréco-romaine se trouve dans l'œuvre de l'historien Plutarque, qui mentionne que les pirates de Cilicie, anciens soldats de Mithridate VI, célébraient des rites secrets en relation avec Mithra en 67 av. J.-C.

Le mithraïsme dans le Haut Empire romain

Il est probable que ceux qui ont introduit le mithraïsme dans l'Empire romain étaient des légionnaires qui avaient exercé aux frontières orientales de l'Empire. Les premières preuves matérielles du culte de Mithra datent des années 71 et 72 de l'ère chrétienne : il s'agit d'inscriptions faites par des soldats romains qui venaient de la garnison de Carnuntum, dans la province de Pannonie Supérieure, et qui probablement étaient allés avant en Orient, en guerre contre les Parthes et dans les émeutes de Jérusalem.

Vers l'année 80, l'auteur romain Stace mentionne la scène de la tauroctonie dans sa Thébaïde (I, 719–720). Plutarque, dans sa Vie de Pompée, dit clairement que le culte de Mithra était déjà connu à son époque.

À la fin du IIe siècle le mithraïsme était largement diffusé dans l'armée romaine, comme chez les bureaucrates, les marchands et jusque chez les esclaves. L'épigraphie a recensé (en 2006) dans l'Empire et sur l'ensemble de la période 210 dédicants, dont 81% sont des militaires[3]. La majeure partie des preuves archéologiques vient des frontières germaniques de l'Empire. De petits objets de culte en relation avec Mithra furent trouvés dans des fouilles depuis la Roumanie jusqu'au Mur d'Hadrien.

Le mithraïsme pendant le Bas Empire

Les empereurs du IIIe siècle étaient en général des protecteurs du mithraïsme, parce qu'ils utilisaient sa structure très hiérarchisée pour renforcer leur propre pouvoir. Ainsi, Mithra s'est reconverti en symbole de l'autorité et du triomphe des empereurs. Depuis l'époque de Commode, qui s'initia au culte, les adeptes du mithraïsme provenaient de toutes les classes sociales.

Un grand nombre de mithraea ont été découverts dans les garnisons des frontières de l'Empire. En Angleterre on en identifia au moins trois, le long du Mur d'Hadrien, à Housesteads, Carrawburgh et Rudchester. Des restes d'autres mithraea furent retrouvés à Londres. D'autres sanctuaires de Mithra érigés à cette époque se trouvent dans la province de Dacie (où l'on retrouva en 2003 un mithraeum à Alba-Tulia), ainsi qu'en Numidie, dans le nord de l'Afrique.

Cependant la plus grande concentration de mithraea se trouve à Rome même, et à Ostie, avec un total de seize temples identifiés, alors qu'il se peut qu'il en existe plus car tout le périmètre archéologique n'a pas été fouillé[4]. On peut juger de l'importance du mithraïsme à Rome aux découvertes archéologiques : plus de 74 sculptures, une centaine d'inscriptions et des ruines de temples et de sanctuaires dans toute la ville et sa périphérie. Un des mithraea les plus représentatifs, dont l'autel et les bancs de pierre existent toujours, fut construit sous une maison romaine (ce qui apparemment était une pratique habituelle) ; il est encore visible dans la crypte sur laquelle fut construite la Basilique Saint-Clément à Rome.

 

Fin du mithraïsme

À la fin du IIIe siècle un syncrétisme s'est produit entre la religion mithraïque et certains cultes solaires de provenance orientale, qui cristallisèrent dans la nouvelle religion du Sol Invictus « soleil invaincu ». Cette religion devint officielle dans l'Empire en 274 grâce à l'empereur Aurélien qui érigea à Rome un splendide temple dédié à la nouvelle divinité, et créa un corps de clergé d'État pour assurer le culte, dont le dirigeant s'appelait pontifex solis invicti. Aurélien attribuait au Sol Invictus ses victoires en Orient. Ce syncrétisme cependant ne sonna pas la fin du mithraïsme qui continua à exister comme culte non officiel. Un grand nombre des sénateurs de l'époque pratiquaient en même temps le mithraïsme et la religion du Sol Invictus.

Cependant, cette période marque le début de la décadence du mithraïsme, à cause des pertes de territoires que l'Empire subissait suite aux invasions de peuples barbares qui affectaient des territoires frontaliers où le culte était très enraciné. La compétition du christianisme, appuyé par Constantin, gagna des adeptes du mithraïsme. Il faut aussi prendre en compte le fait que le mithraïsme excluait les femmes, alors qu'elles avaient le droit de participer au culte chrétien. Le christianisme supplanta le mithraïsme pendant le IVe siècle et devint la religion officielle de l'Empire avec Théodose (379-394). Il y eut quelques essais de redonner vie au culte de Mithra par Julien « l'apostat » (361-363) et par l'usurpateur Eugène (392-394), mais ils ne rencontrèrent pas beaucoup de succès. Le mithraïsme fut formellement interdit dès 391, alors que sa pratique clandestine se maintenait quelques décennies.

Le mithraïsme survécut pourtant jusqu'au début du Ve siècle dans quelques régions des Alpes et revint à la vie, tenace mais de manière éphémère dans les régions orientales de l'Empire, où il trouvait ses origines. Il eut un rôle important dans le développement du Manichéisme, religion qui fut également en forte compétition avec le christianisme.

Disparition avec le zoroastrisme

L'avénement du zoroastrisme (vers 558 av. J.-C.) qui domina en Iran (jusqu'en 651 ap. J.-C.) signe la fin du culte de Mithra dans sa région d'origine [5]. Cette religion fut fondée par Zarathoustra :

« Jeune homme, il [Zarathoustra] décida de devenir prêtre (zoatar), mais il s'opposa vite à l'antique culte iranien de Mithra, caractérisé par de cruels sacrifices [de taureaux].(...) Il combattit les sacrifices animaux, du fait de sa conviction qu'eux aussi possédaient une âme. »

Encyclopédie des religions, Gerhard J. Bellinger.

Dans l' Ahunavaiti Gatha, Zarathoustra (ou Zoroastre) accuse en effet certains de ses co-religionnaires d'abuser de la vache [6]. Le Dieu Ahura Mazda demande à Zarathoustra de protéger les bovins [6].

 

 
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