http://fr.wikipedia.org/wiki/Mistra
Mais surtout, l'émir Suleyman Bey, qui contrôle les possessions ottomanes en Europe, est hellénophile
et est marié depuis 1404 à la fille bâtarde du despote Théodore,
ce qui vaut au Péloponnèse de ne pas être attaqué par les Ottomans pendant plusieurs années.
Après le court règne de Musa (1410-1413), l'Empire ottoman voit s'installer à sa tête Mehmet Ier, avec l'aide de Manuel.
En retour, Mehmet entretient de très bonnes relations avec les Byzantins[43].
La succession de Théodore est préparée par l'empereur Manuel avant même le décès du despote. Il
À la mort de Mehmet Ier, les raids ottomans reprennent en Grèce.
En 1423, une armée dirigée par Turakhan Bey franchit l'isthme.
Cette fois la vallée de Sparte n'est pas épargnée.
Les Turcs s'introduisent dans Mistra, la pillent avant de se retirer.
En 1443, Théodore propose à l'empereur d'échanger à Constantin Mistra contre Sélymbria, ce qu'il accepte.
Les trente-six années de règne de Théodore sont marquées par une noblesse turbulente et une menace turque grandissante, mais aussi par la fin de la présence latine dans le Péloponnèse.
Lorsqu'il quitte Mistra, l'agriculture et le commerce y sont florissants.
Théodore avait l'admiration des intellectuels de son époque et c'est sous son patronage
que philosophie et littérature prospèrent pour la dernière fois dans l'empire byzantin[49].
Son triomphe est de courte durée et, dès la fin de l'été 1446, Murad II reprend les territoires capturés par Constantin en Grèce.
Murad entre dans le Péloponnèse après un siège de quinze jours de l'Hexamilion, qu'il fait détruire.
Il s'avance ensuite jusqu'à Clarenza. Une autre armée, menée par Turakhan Bey, est censée prendre Mistra, mais il semble que les conditions météorologiques les empêchent de traverser les montagnes et d'atteindre la vallée de Sparte[50],[51].
Déjà, l'année précédente, en 1452, la péninsule est ravagée par un nouveau raid des Turcs qui pillent les campagnes
et épargnent bien souvent les villes[
Mais leur pouvoir est de plus en plus faible, en partie à cause des querelles entre les deux frères[55].
Las de celles-ci, le sultan arrive à la mi-mai 1460 à Corinthe et ordonne à Démétrios de venir le rencontrer.
Dix-huit mois plus tôt, le sultan avait demandé à Démétrios de lui offrir sa fille, ce qu'il avait refusé.
Par peur de représailles, il ne se présente pas en personne à l'entrevue et envoie sa fille en sécurité derrière les murs de Monemvasia.
Le 29 mai 1460, sept ans jour pour jour après la chute de Constantinople,
les habitants de Mistra peuvent voir l'armée turque descendre les pentes du Parnon et se diriger vers la ville[57].
Elle s'installe sous ses remparts le 30 mai.
Le sultan envoie son secrétaire grec, Thomas Katavolenos, persuader Démétrios de se rendre sans résistance et d'abandonner son projet de fuir vers Monemvasia.
Le 31 mai, le sultan en personne arrive à Mistra et invite le despote à sa tente.
Il lui offre un apanage en Thrace[58] en échange de la perte de la Morée, de sa fille et de sa femme, qu'il doit livrer aux eunuques du sultan[59].
Alors qu'en 1461, les Turcs finissent de conquérir le Péloponnèse,
un gouverneur turc est installé dans le palais des despotes[60].
L'occupation ottomane
Privée des despotes, de leur cour et des intellectuels qui la composaient, Mistra devient une simple capitale provinciale
au sein de l'immense empire ottoman.
La ville dépend du sandjak du Péloponnèse, dont elle est la capitale.
Elle est même, jusqu'en 1540, la résidence favorite des Pachas.
À partir de 1540, et avec la prise de Nauplie, Mistra perd son statut de capitale, mais elle retrouve ce statut en 1574,
après la capture des derniers bastions vénitiens en Grèce,
moment où l'on divise le Péloponnèse en deux sandjaks, l'un basé à Patras, l'autre à Mistra[65].
Les Turcs semblent s'être installés dans la partie haute de la ville,
le pacha vivant dans l'ancien palais des despotes[65]. Sainte-Sophie, l'ancienne église du palais, est transformée en mosquée[66].
La citadelle, au sommet de la colline, sert au logement d'une puissante garnison et du commandement militaire.
Il est possible qu'on y trouve également une mosquée[65].
Les Grecs occupent la ville basse. Les faubourgs, situés à l'extérieur (Exokorion en grec, Moratche en turc[18]) de la ville, sont principalement habités de marchands étrangers.
D'ailleurs, la petite communauté juive qui vivait là sous les despotes s'accroît largement pendant la période ottomane[65]. Mistra reste le centre économique de la soie dans la vallée de Sparte, un commerce mis en place sous les Paléologue et encouragé par les Turcs.
Les taxes, basées sur la capitation, sont en général plus basses qu'au temps des despotes.
Mistra, comme chaque ville du Péloponnèse, est autorisée à élire chaque année
deux primats autorisés à se rendre à Constantinople pour faire part au sultan
des persécutions ou des exactions commises par les gouverneurs locaux.
De plus, chaque subdivision du Péloponnèse peut choisir, une ou deux fois par an, parmi la population, deux délégués chargés de discuter des affaires courantes avec le pacha[67].
Il est admis qu'au moins jusqu'au XVIe siècle, le joug turc n'est pas trop dur envers les Grecs.
Cependant, la principale cause de ressentiment des Grecs est
le « tribut des enfants »
(paidomazoma en grec, devshirme en turc).
Chaque famille chrétienne doit offrir un fils sur cinq pour être enrôlé
comme musulman dans le corps des janissaires, unité d’élite de l’armée ottomane.
Tous les quatre ans environ, ces enfants, âgés d'entre 8 et 20 ans, sont ramassés dans les villages et sont imprégnés
de culture turque dans des écoles spéciales afin de devenir janissaires.
Bien que les familles doivent souvent se résigner dans la douleur à laisser partir leurs enfants,
cet impôt rencontre étrangement assez peu d’opposition,
probablement parce qu’il représente un formidable ascenseur social et offre aux jeunes Grecs l’occasion
de devenir gouverneurs ou même grands vizirs.
Elles ne sont défendues que par neuf ou dix pièces d'artillerie et par dix-huit ou vingt janissaires, commandés par un gouverneur (Disdar en turc[72]). Il ajoute qu'on trouve dans la ville de nombreux magasins, toujours bien fournis en blé[66].
L'approvisionnement de la ville en eau se fait au moyen de citernes, au nombre de trois ou quatre selon l'auteur (Sarnitche en turc)[66].
Mais l'Église orthodoxe du Péloponnèse est sous l'autorité du patriarcat de Constantinople.
Or, le patriarche jure loyauté au sultan au nom des chrétiens placés sous son autorité
Il semble que les Turcs soient accueillis favorablement par les Grecs, à la fois dans les villes et les campagnes[78].
Ils retrouvent entre autres, avec les Ottomans, une imposition plus faible[81].
Le pacha du Péloponnèse fait à nouveau de Mistra la capitale de la province et la population de la ville aurait, à cette époque, de nouveau atteint le chiffre de 40 000 habitants[81].
Cependant, le retour ottoman marque une régression dans certains domaines.
On note un retour à un gouvernement arbitraire et corrompu, ainsi qu'un déclin en matière d'éducation.
Sous les Vénitiens, une génération de jeunes Grecs avait pu avoir accès aux écoles de Venise et de Padoue,
ainsi qu'aux nombreuses écoles ouvertes par les religieux latins.
Les Turcs, s'ils ne s'opposent pas à ces écoles chrétiennes, ne les encouragent pas pour autant[82].
Féodor compose alors de Grecs et de Russes deux corps aux noms de légion occidentale et légion orientale de Sparte[85].
Féodor Orloff participe au siège de Coron, tandis que la légion occidentale marche vers l'Arcadie et que la légion orientale,
menée par un jeune armateur du nom de Psaros, traverse le massif du Taygète, y refoulant les Turcs qui se réfugient dans Mistra[85].
La garnison turque de Mistra est peu nombreuse et n'a pas reçu de renforts du pacha[84].
Après quelques jours de résistance[84], les Turcs offrent leur reddition en échange du droit d'emmener leurs familles[85].
Une fois la ville livrée, on assiste à un massacre des Turcs.
Le métropolite et les prêtres de la ville interviennent afin de protéger les vaincus et en viennent à menacer
d'excommunication toute personne portant atteinte à un Turc[84].
Le métropolite parvient même à organiser une sorte de gouvernement dans Mistra, devenue le rendez-vous des paysans grecs[85]. Cependant de nombreuses habitations turques, mais également grecques, sont pillées par les Russes[84].
La révolution d'Orloff prend fin en 1774 avec le Traité de Kutchuk-Kaïnardji, qui donne des avantages à la Russie au Levant,
et désormais Catherine II de Russie se désintéresse du Péloponnèse.
De nombreux Albanais sont encore présents dans la péninsule au lendemain du conflit, sans doute 20 000, que même les différents pachas[88] de la région ont du mal à maîtriser.
Vers 1800, la population de Mistra atteint de nouveau les 15 000 à 18 000 habitants, dont un tiers de musulmans et un huitième de juifs[89].
Une certaine prospérité semble retrouvée, en grande partie grâce à la production de soie. Ainsi, Pouqueville, vers 1800, estime la production totale de la région de Mistra à environ 875 000 piastres, ce qui la place en tête devant tous les districts du Péloponnèse, puisque le deuxième, celui de Patras, est évalué à 696 092 piastres[90]. D'après Pouqueville, les Turcs ne semblent plus considérer la ville comme imprenable et les dégradations des fortifications montrent la baisse d'importance de Mistra[91].
Dans les années précédant la révolution grecque, les inégalités s'accentuent.
Ainsi, la politique fiscale ne prend pas en compte les importants changements de population que connaît la région :
de nombreuses villes doivent acquitter une somme identique à celle payée quand la population était plus importante.
Mistra, dont Brewer estime la population à 3 000 âmes,
doit s'acquitter de taxes correspondant à une population de 8 500 habitants[87].
En 1821, éclate la guerre d'indépendance grecque.
Germanos de Patras lève l'étendard de la révolte et, dans toute la péninsule, on assiste à des soulèvements de la population grecque. Les Turcs se réfugient dans les cités fortifiées. Il semble inévitable qu'à Mistra les Grecs se soulèvent également : ils sont décrits par Pouqueville comme les seuls habitants de la Morée à « fixer le Turc d'un œil assuré » car ils sont « braves jusqu'à la témérité[92] ».
Les Turcs ne cherchent pas à résister dans la ville, et se réfugient dans la capitale du Péloponnèse, Tripolizza,
apparemment sans être attaqués contrairement à ce qui se passe dans d'autres endroits ; une grande partie périt cependant ensuite lors du massacre suivant la chute de Tripolizza[93].
Si, pendant les premiers mois, la guerre d'indépendance semble tourner en faveur des Grecs, le cours des événements s'inverse par la suite et, en 1824, de peur de perdre le Péloponnèse,
le sultan fait appel à son vassal Méhémet Ali, pacha d'Égypte, pour mater la révolte. Il nomme Ibrahim, le fils de ce dernier,
pacha de Morée.
L'armée d'Ibrahim, entraînée par des Français dont beaucoup ont servi sous Napoléon, est aussi efficace qu'une armée
occidentale de l'époque, et s'avance facilement dans le Péloponnèse, brûlant les villages et massacrant la population. Mistra est détruite par l'armée d'Ibrahim, le 14 septembre 1825[94].
Un officier britannique, le capitaine Hamilton, chargé de rencontrer Ibrahim Pacha dans le but de procéder à un échange de prisonniers, arrive à Mistra le soir du 14 septembre.
Il est accompagné d'un religieux, Charles Swan, qui relate le spectacle auquel ils assistent. Ils aperçoivent de la fumée qui s'échappe en de nombreux endroits de la ville[95] et, à mesure qu'ils s'en approchent, des flammes qui s'élèvent au-dessus des bâtiments[96].
La ville est détruite, aucun habitant ne reste dans l'ancienne cité byzantine, hormis un chat et un chien.
Seuls quelques Grecs pénètrent à leur tour dans la ville dans le sillage des deux Britanniques dans l'espoir de sauver quelque bien[96].
La fin de Mistra
Cette fois, Mistra ne se relève pas de ses cendres. Les destructions subies sont trop importantes. En 1827, alors que la Grèce est dirigée par un gouvernement provisoire, les primats de la ville s'affrontent pour son contrôle, comme c'est le cas dans beaucoup de villes en cette période trouble[97].
Après le départ d'Ibrahim Pacha du Péloponnèse, un corps expéditionnaire français dirigé par le général Maison essaie
de restaurer les communications dans le pays et aide à la reconstruction des villes et des villages,
mais Mistra reste en ruines[94].
En 1832, le royaume de Grèce est établi et Othon Ier arrive à Nauplie en janvier 1833.
Après la destruction, il est nécessaire d'établir un nouveau centre administratif en Laconie.
Après des siècles d'abandon, c'est Sparte qui est choisie par Othon et inaugurée en 1834.
Les derniers habitants de Mistra abandonnent peu à peu les ruines de l'ancienne cité byzantine pour s'installer à Sparte ou dans le nouveau village de Mistra, construit dans la vallée, qui correspond aux faubourgs sud les plus éloignés de l'ancienne Mistra[98].
Lors de son passage à Mistra dans les années 1850, Edmond About ne parle que d'« une montagne escarpée, couverte du haut en bas de mosquées, de châteaux et de maisons écroulées[99] ».
Néanmoins, il semble qu'il y ait des restes de l'industrie de la soie largement développée sous les Turcs.
Des quatre filatures de soie connues en Grèce, une est toujours établie à Mistra[100].
La reconquête de la ville par les Turcs est suivie d'une terrible répression contre la population qui diminue pour ne plus compter
que 8 000 habitants.
Mistra reste turque jusqu'en 1822 et la guerre d'indépendance grecque.
Reprise par les Turcs une dernière fois en 1825, elle est rasée par Ibrahim Pacha et connaît alors un déclin irrémédiable.
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La cité de Mistra ou Mystrás (en grec Μυστράς ou Myzithrás (Μυζηθράς) dans la Chronique de Morée)
est une ancienne cité de Morée (Péloponnèse) fondée par les Francs au XIIIe siècle, près de l'antique Sparte.
Elle est aujourd'hui en ruines.
Le sultan Mehmet II le Conquérant ou Mehmed II Fatih[1] (en turc : Fatih Sultan Mehmet Han) fut le 7e sultan de l'empire ottoman.
Il était fils de Murad II. Il serait né le 29 mars 1432 à Edirne de Huma Hatun ou le 1er avril 1430 à Edirne de Hatice Alime (ou Halime) Sultane, ou en 1429 d' Olivera, la plus jeune des filles du despote de Serbie Stefan Lazarević (1374-1427)[réf. nécessaire].
C'est la prise de Constantinople en 1453 qui lui valut son surnom de « Fatih » (Conquérant). Il régna à deux reprises (entre 1444 et 1446 puis entre 1451 et 1481); dans l'intervalle, c'est son père Murad II qui reprit le pouvoir. C'était un homme vigoureux et un chef militaire redoutable.
Il était curieux de littérature et des beaux-arts, écrivit des poèmes en turc et en grec;
composa des chansons, il s'intéressait à la philosophie et aux sciences, à l'astronomie en particulier.
Il fit venir à Constantinople des artistes italiens, dont Gentile Bellini qui fit de lui un portrait célèbre.
Il avait appris plusieurs langues, dont le latin et le grec ancien.
Il mourut le 3 mai 1481 à Gebze. Son fils Bayezid lui succéda.
Il eut sept épouses, une fille et quatre fils: Mustafa, Bayezid, Cem (ou Jem/Djem) et Korkut.
Le siège de Constantinople
Dès le début de son règne, Mehmed II se concentra sur le projet de faire de Constantinople la capitale de son pays.
Il avait conscience que posséder Constantinople serait une source de richesses et qu'ainsi il aurait le contrôle du commerce vers la mer Noire dans un sens et vers la mer Méditerranée dans l'autre sens.
Lorsqu'il fit part de son projet, la majorité du divan et en particulier le grand vizir, critiqua le sultan
parce qu'il surestimait ses capacités.
Deux des meilleurs ingénieurs de l'époque fabriquèrent de nouveaux canons gigantesques qui allaient jouer un rôle important dans la prise de la ville.
En 1452, Mehmed fit construire sur la rive européenne une forteresse en face de celle que Bayezid Ier avait construite sur la rive asiatique.
Ce château fut appelée forteresse de Roumélie (Rumeli Hisarı)
tandis que celle de Bayezid Ier s'appelait forteresse d'Anatolie (Anadolu Hisarı).
Au cours de ces préparatifs, il renouvela les traités de paix signés avec la Serbie et la Valachie et signa un nouveau traité de paix avec la Hongrie.
De son côté, l'Empire byzantin se préparait en accumulant des réserves de nourriture pour un long siège.
L'empereur Constantin XI Paléologue fut inquiet en apprenant la construction de la forteresse de Roumélie à proximité de la ville.
Il voulut demander l'aide du pape.
Ce dernier mit comme condition à cette aide
l'unification des deux Églises catholique et orthodoxe.
Mais les rivalités entre les hommes religieux amenèrent l'empereur à abandonner tout espoir d'une nouvelle croisade pour lui venir en aide.
Une fois les préparatifs terminés, Mehmed envoya un message à l'empereur byzantin l'invitant à se rendre.
L'empereur Constantin XI rejeta cet ultimatum.
En avril 1453, Mehmed assiégea la ville, détruisant tout aux environs et enfermant la population dans ses murs.
Le 19 avril deux tours sur roues furent construites pour pouvoir franchir les murailles légendaires de la ville.
La bataille devint sanglante et Mehmed se rendit compte que tant que sa marine n'entrait pas en jeu, la ville pourrait continuer à être soutenue par les navires vénitiens et génois.
Il fallait trouver un moyen de pénétrer dans la Corne d'Or mais celle-ci était bien défendue à son entrée par un système de chaînes. Il imagina alors de tirer les bateaux à terre sur la rive européenne et de les faire entrer par l'extrémité de la Corne d'Or (22 avril 1453).
La marine ottomane se trouva ainsi au milieu de la ville et elle put bombarder ses murs depuis l'intérieur.
Le mardi 29 mai 1453, l'attaque finale fut lancée (cf. la chute de Constantinople).
Plusieurs vagues successives furent repoussées mais les régiments turcs parvinrent au bout de quelques heures à pénétrer dans la ville. Le premier soldat qui parvint à le faire est Hasan d'Ulubat.
De Constantin XI, on ne retrouva que les insignes impériaux ; l'empereur, dit-on, s'était finalement lui-même jeté dans la bataille à son paroxysme. À midi, au terme d'une lutte héroïque de part et d'autre, la capitale était prise.
L'Empire romain d'Orient, un État vieux de 1125 ans s'était écroulé.
Mehmet II autorisa le pillage de la ville pendant trois jours, comme le veut la tradition,
et finalement entra en ville le vendredi 1er juin 1453.
Il effectua la prière du midi dans la Basilique Sainte-Sophie, qui marqua sa transformation en mosquée.
Constantinople devint la capitale de l'Empire ottoman.
Le premier décret du sultan après la prise de la "Nouvelle Rome" fut de repeupler la ville morte (toute la population avait été tuée ou déportée en esclavage).
Il autorise donc l'installation de civils, y compris chrétiens, dans la ville, à qui il laisse une relative liberté de culte,
marquée par l'élection d'un nouveau patriarche à la tête de l'Église grecque orthodoxe,
mais pour que les chrétiens restent divisés, il instaure aussi un patriarcat arménien apostolique en 1461.
Il se fit appeler Kayser-i Rum: l'empereur romain.
En 1462, il lança la construction du palais de Topkapı.
Conquête des vestiges de l'Empire byzantin
En 1460, Mehmed II fait la conquête du despotat de Morée où règnent les deux frères de Constantin XI, Démétrios et Thomas. Démétrios se soumet rapidement au sultan qui lui donne une somme importante et quelques îles de l'Égée en apanage.
De son côté, Thomas s'enfuit avec ses trois enfants, André, Manuel et Zoé à Corfou puis à Raguse (Dubrovnik) où les autorités, craignant les représailles ottomanes, refusent de l'accueillir.
Il gagne finalement Rome où il est accueilli par le pape Pie II : jusqu'à sa mort en 1465, il est considéré comme l'héritier des Paléologues.
En 1461, Mehmed II se tourna vers l'Anatolie. Il battit le bey de Candaroglu à Sinop.
Il prit l'Arménie contrôlée jusque-là par Uzun Hasan et l'Empire de Trébizonde en août 1461.
En 1464, Ibrahim le bey de Karaman mourut, et sa succession fut disputée. Deux frères s'opposaient. L'un, Ishak avait obtenu le soutien de Uzun Hasan sultan des Akkoyunlu (clan des « Moutons Blancs »), l'autre, Pir Ahmed reçut le soutien de Mehmed.
Pir Ahmed commit l'erreur de chercher un arrangement avec les Vénitiens, Mehmed considéra que c'était une trahison.
Il partit en campagne et conquit Konya et Karaman. Pir Ahmed se réfugia chez les Akkoyunlu. L'armée ottomane et l'armée des Akkoyunlu s'affrontèrent près de Otlukbeli le 11 août 1473. L'armée ottomane, la mieux équipée de l'époque, écrasa ses adversaires. Le sultanat des Akkoyunlu disparut.
L'objectif de Mehmed II était alors de contrôler le bassin de la mer Noire et de supprimer la suprématie vénitienne et génoise sur la région. En 1475, il conquit les colonies génoises de Crimée, installant l'Empire ottoman au nord de la mer Noire en en faisant un lac turc. Cela lui donna le contrôle du trafic d'esclaves et de la route de la soie.
Ayant pris le contrôle des routes commerciales, Mehmed II fit construire de nouveaux ports et une flotte pour pouvoir concurrencer Venise et Gênes dans le commerce maritime.
En 1477, il se dirige sur la côte Est de l'Adriatique pour y prendre quelques îles aux Vénitiens et obtenir un traité de paix avec Venise en 1480. Un de ses vizirs, Gedik Ahmed Pacha prit pied en Italie et conquit Otrante (Otranto).
Mehmed est mort en mai 1481, empoisonné dans son campement militaire par son médecin privé,
probablement à l'instigation du pape Sixte IV, alors qu'il préparait une expédition sur l'Italie.
Il avait en tête l'idée de conquérir Rome et de rétablir à son profit l'Empire romain.
Le lieu de sa mort est aujourd'hui appelé Sultan Çayırı (le gazon du Sultan) et se trouve sur la rive asiatique d'Istanbul.