http://fr.wikipedia.org/wiki/Hadrien
Le maintien de l'ordre à l'intérieur de l'Empire
En tant que garant de l'ordre de l'Empire, il n'hésite pas à réprimer avec la plus grande sévérité les révoltes de ses sujets. La plus célèbre est la révolte de Bar-Kokhba, qui secoue la Judée entre 132 et 135. Celle-ci semble provoquée par la décision d'Hadrien de rebâtir sur l'emplacement du Temple de Jérusalem un temple dédié à Jupiter alors qu'il séjournait dans la région entre 128 et 132. Il commence à bâtir la colonie Ælia Capitolina sur une partie du site de la ville, ce qui provoque la fureur des Juifs. 12 légions participent à la répression. Les pertes romaines sont si effroyables que l'empereur renonce au triomphe après la victoire[57]. Cependant, malgré les pertes, Hadrien finit par détruire la ville fortifiée de Bétar qui est le refuge de Bar-Kokhba et la population juive en est entièrement massacrée. Par la suite, Jérusalem est rasée et interdite aux Juifs. Les Juifs sont dispersés dans tout l'Empire et la Judée est rebaptisée Syrie-Palestine[58]. Il interdit, dans le même temps, la religion hébraïque. L'édit d'Hadrien sera abrogé par son successeur, Antonin, au cours de la première année de son règne[59].
Un empereur amoureux des lettres et des arts
De formation intellectuelle romaine, Hadrien est un homme raffiné attiré par les lettres grecques. Il est même surnommé graeculus (le petit grec). Amoureux du monde hellénique, il tente de restaurer la religion grecque en restreignant les cultes orientaux. Hadrien reçoit l'initiation aux mystères d'Éleusis. Il offre à Athènes une véritable renaissance grâce à un programme prestigieux de construction comme l'achèvement de l'Olympeion, la construction d'une « ville d'Hadrien » qu'un arc sépare de la « ville de Thésée », nouveaux édifices (portiques de l'Agora romaine, bibliothèque) et de nombreux dons[58]. Il crée le Panhellénion, une ligue qui réunit les cités de la Grèce d'autrefois et qui a son siège à Athènes.
En Égypte, l'empereur essaie plus de faire revivre l'héritage hellénistique que les traditions proprement égyptiennes. Il rend officiellement un culte à la statue chantante de Memnon, qui se dresse encore sur la rive gauche du Nil mais en fait une manifestation de la culture grecque et de la souveraineté romaine. Cette statue porte des poèmes célébrant l'empereur et l'impératrice Sabine. Hadrien construit une ville nouvelle, Antinooupolis (Antinoë), fondée au bord du Nil où s'est noyé son cher Antinoos, et il lui donne une constitution à l'imitation de celle de Naucratis. Il fréquente la bibliothèque d'Alexandrie, restaure les collections et visite le musée[54].
Ses voyages lui permettent d'observer une grande variété de formes architecturales, surtout en Orient, dont il s'inspire pour ses projets. Il lança de grands travaux, d'abord en collaboration avec le grand architecte Apollodore de Damas, avant de se brouiller avec lui et de l'exiler (et de le faire exécuter, selon Dion Cassius). Parmi ses réalisations, citons à Rome même, le temple de Vénus et de Rome, débuté en 121, selon un modèle hellénistique, le Panthéon en 125, qu'il fait entièrement reconstruire grande innovation architecturale, le Mausolée, sur le modèle de celui d'Auguste, aujourd'hui le château Saint-Ange, la villa qui porte son nom dont le plan est en partie dû à l'empereur.
Sa vie privée
Hadrien manifeste un fort penchant pour les jeunes garçons. Il entretient d'ailleurs une relation pédérastique. Son amour pour Antinoüs (ou Antinoos), un jeune homme originaire de Bithynie, est célèbre. Mais en 130, Antinoüs se noie dans le Nil dans des conditions mystérieuses[58]. Hadrien le fait représenter de nombreuses fois en statues, certaines nous sont parvenues et nous permettent de donner un visage au célèbre Bithynien. En 130 de notre ère, il fonde aussi, en son honneur, la cité d'Antinoë en Égypte. Cette relation a servi d'argument à ses ennemis. L'historien Sextus Aurelius Victor (mort après 390) écrit dans son Livre des Césars, chapitre XIV, près de 250 ans après, alors que les relations entre hommes et éphèbes sont tombés en disgrâce : « On le (Hadrien) vit enfin rechercher, avec une scrupuleuse sollicitude, tous les raffinements du luxe et de la volupté. Dès lors mille bruits coururent à sa honte : on l'accusa d'avoir flétri l'honneur de jeunes garçons, d'avoir brûlé pour Antinoüs d'une passion contre nature : c'était là, disait-on, le seul motif pour lequel il avait donné le nom de cet adolescent à une ville qu'il avait fondée ; c'était pour cette raison qu'il avait élevé des statues à ce favori. »
À la fin de sa vie, son caractère s'aigrit. Souffrant d'une sorte de maladie de la persécution, il se croit entouré de conspirateurs et fait assassiner des sénateurs innocents[42]. Hadrien meurt en 138 à 61 ans, après plusieurs années de souffrance causées par l'arthrose. Ses cendres furent placées dans le Mausolée d'Hadrien. Son successeur Antonin le Pieux dut négocier pendant six mois avec le Sénat pour obtenir qu'Hadrien reçoive l'apothéose[60], tant les rapports entre Hadrien et le Sénat étaient devenus exécrables.
Marié à Sabine, il n'eut pas d'enfant avec elle et adopta donc Lucius Aelius Verus, qui reçut le surnom de César. Ce fut un choix curieux : il avait 35 ans et, avec une carrière uniquement civile et une santé délicate, ne semblait pas être le plus capable. Il est possible qu’Hadrien ait voulu choisir un successeur qui calmât le Sénat. Les sénateurs n'appréciaient pas, en effet, les colères de l'empereur en fin de règne. En 136, Hadrien fit assassiner Lucius Iulius Ursus Servianus, qu’il soupçonnait de vouloir remplacer Lucius par son petit-fils Gnaeus Pedanius Fuscus. En 136, il désigne comme successeur, Ceionius Commodus, esthète comme lui, mais médiocre politique et sans santé qui meurt en 138[61].
L'adopté final fut donc Aurelius Antoninus (plus connu sous le nom d'Antonin le Pieux), qu'Hadrien avait remarqué en 130 pour sa sage administration de la province d'Asie et qui, finalement, succéda à Hadrien à la tête de l'Empire romain. Il fut à son tour forcé d'adopter le futur Marc Aurèle et le fils de feu Lucius Aelius Verus : Lucius Verus Commodus. Hadrien prépara donc deux générations d'empereurs.
Idéologie et titulature
Comme ses prédécesseurs, Hadrien rejette les honneurs excessifs. Il porte les titres d'IMPERATOR•CAESAR•TRAIANVS•HADRIANVS•AVGVSTVS à son avènement. Il n'accepte de porter le titre de Pater patriae qu'à partir de 128. Il est Pontifex maximus en 117, Imperator en 117 et 135. À sa mort, il est IMPERATOR•CAESAR•TRAIANVS•HADRIANVS•AVGVSTVS, PONTIFEX•MAXIMVS, TRIBVNICIAE•POTESTATIS•XXII, IMPERATOR•II, CONSVL•III, PATER•PATRIAE. Il a été divinisé par le Sénat, suite à l'insistance de son successeur Antonin.
Comme tous les Antonins, Hadrien prend Jupiter capitolin comme dieu suprême. Mais quand il est en pays grec, il invoque plutôt Zeus olympios ou panhellenios accompagné de la Tyché (la fortune) protectrice[62]. Pendant son règne la divinisation de l'empereur vivant progresse encore en Orient. Sabine l'épouse d'Hadrien, qui meurt avant lui est elle aussi divinisée. L'idéologie impériale revêt des aspects plus philosophiques. L'empereur doit sa réussite à son mérite (Virtus) et à la protection divine[63].
Le Panhellénion (forme grecque) ou Panhellenium (forme latinisée) signifie « rassemblement de tous les Grecs ».
C'est une institution établie par l'empereur romain Hadrien lors de son voyage en Grèce de 131-132 ap. J.-C. L'empereur y gagne le surnom de Philhellène et, de fait, il est fervent philhellène et idéalise volontiers le passé de la Grèce. Le Panhellénion constitue un élément central de son philhèllenisme. La ligue est établie, Athènes en étant le point central, pour rappeler l'époque glorieuse du Ve siècle av. J.-C. quand les Grecs réunis repoussent l'ennemi perse.
Institution à vocation et statut religieux, le Panhellénion entraîne des rivalités entre les membres, car nombre de cités, de fondation récente ou de grécité contestable, veulent s'y faire intégrer pour des raisons de prestige. Le parrainage d'une cité grecque d'origine est donc indispensable, mais cela entraîne des luttes idéologiques et diplomatiques.
Par ailleurs, Hadrien veut que ce soit un symbole de loyalisme dynastique et d'attachement à Rome, mais nombre de Grecs ne sont pas convaincus et le Panhellénion ne survit pas à la mort d'Hadrien.
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Volonté constantinienne
Au début du IVe siècle, les lieux de la crucifixion et de l'ensevelissement de Jésus de Nazareth sont dissimulés sous un forum romain où se dresse un grand temple dédié à la triade Capitoline, érigé par Hadrien lorsqu'il a transformé Jérusalem en une cité romaine du nom de Aelia Capitolina, après avoir écrasé la seconde révolte juive[1].
En 325, suivant la demande de l'évêque Macaire l'empereur Constantin envoie l'architecte Zénobie à Jérusalem, qui commence à attirer des pèlerins chrétiens. Il y fait araser le rocher sépulcral, dégageant ainsi le tombeau putatif de Jésus de Nazareth et construit à la place un ensemble de bâtiments destinés à glorifier la mort et la résurrection du messie du christianisme. On évalue à 5 000 m3 la pierre ainsi extraite, car le diamètre de l'édifice est de 35 m, et la hauteur du rocher creusé de 11 mètres[2]. Hélène, mère de l'empereur convertie au christianisme, s'y rend elle-même en pèlerinage l'année suivante et une tradition lui attribue la découverte de la Vraie Croix, près du Golgotha[1].
Un premier ensemble de bâtiments est achevé en 335 comprenant la rotonde, pour célébrer la Résurrection - ou Anastasis, en grec -, un atrium entouré de trois portiques à colonnes, une basilique à cinq nefs témoignant de la Passion et de la Résurrection appelée Martyrium (du grec, marturion, témoignage), complétés par un narthex, un atrium extérieur et une série de marches donnant sur le cardo maximus. Au centre de la rotonde, Constantin aurait déjà fait construire un édifice destiné à renfermer le tombeau, appelé en grec Kouvouklion (Kουβούκλιον ; « petit compartiment ») ou édicule (du latin : aediculum, « petit bâtiment »), mais il n'est actuellement pas possible de vérifier ce fait. Dans les années qui suivent, une série de bâtiment commémoratifs dessinent un parcours à travers lequel les pèlerins se glissent dans la vie, la mort et la résurrection de leur messie[1].
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