À Rome
Le culte de Castor et Pollux apparaît également à Tusculum et Rome.
En 484 av. J.-C., les Romains leur bâtissent un temple sur le Forum romain, en remerciement pour la victoire du lac Régille[26]. Selon la légende, les Dioscures sont intervenus dans le combat en personne, sous l'apparence de grands et beaux cavaliers, puis ont annoncé eux-mêmes sur le Forum la victoire romaine[27].
Leur nom est souvent employé dans les jurons, celui de Castor étant réservé aux femmes.
Représentations artistiques
Ils sont représentés portant une tunique blanche, une chlamyde pourpre et le pilos, un chapeau conique qui a la forme d'une moitié d'œuf et rappelle les circonstances de leur naissance[28]. Ils figurent souvent en compagnie des chevaux Xanthe et Cyllare, comme dans le célèbre groupe, qui encadre actuellement la place du Capitole, à Rome.
Ils figurent sur le coffre de Cypsélos, entourant Hélène, avec Éthra gisant sur le sol à leurs pieds ; une inscription indique : « Les Tyndarides emmènent Hélène et enlèvent Aethra d'Athènes [29] ». On les retrouve également dans les représentations des différents épisodes de la quête des Argonautes, comme les métopes du trésor des Sicyoniens à Delphes[30]. Ils figurent sur le cratère des Niobides, qui représente peut-être le départ des Argonautes, Castor portant le pilos et tenant la bride d'un cheval, Pollux tenant un bâton, le pilos porté autour du cou par une courroie et un manteau sur le bras[31]. Enfin, le rapt des Leucippides est représenté sur un relief en bronze au temple d'Athéna Chalkioikos (« à la maison de bronze ») et sur le trône d'Apollon à Amyclées[32].
La chlamyde (en grec ancien χλαμύς / khlamýs ; génitif singulier : χλαμύδος / khlamýdos) est une draperie portée exclusivement par les hommes et originaire de la Grèce antique et plus précisément de Thessalie.
Il s'agit d'un manteau d'une seule pièce de tissu carrée ou rectangulaire et sans coutures. Cette pièce de tissu mesure généralement environ 2 mètres de longueur sur 1 mètre de large (pour aller jusqu'au genou). La longueur pouvait être supérieure à 2 mètres pour permettre à la chlamyde de descendre jusqu'à terre. Elle peut se porter seule à même le corps ou sur un chiton. Elle se différencie de l'himation (sans attache) car elle comporte une attache sur l'épaule droite ce qui laisse le bras dégagé.
La chlamyde était munie des deux côtés de pointes en forme de triangle. Le carré ou le rectangle était placé dans le dos et on ramenait les pointes en avant en les fixant sous le cou par une agrafe. Selon la fantaisie ou l’élégance les deux pointes étaient symétriques ou déplacées de côté.
Ce vêtement était principalement utilisé par les cavaliers, les voyageurs et les jeunes gens. Ces derniers le portaient d'ailleurs durant toute leur éphébie. À partir d'Alexandre le Grand, la chlamyde pourpre sert de manteau royal.
La véritable chlamyde thessalienne est extrêmement petite car lorsque les cavaliers la portaient, elle flottait au vent.
Son usage se transmet aux royaumes hellénistiques puis à l'Empire romain et à son successeur byzantin et jusqu'à la royauté franque (Clovis[1]).
Le chiton (en grec ancien χιτών / khitốn ; génitif singulier : χιτῶνος / khitỗnos ) est un vêtement de la Grèce antique. Tunique de lin au plissé fin, cousue sur les côtés, ceinturée à la taille, courte et sans manche pour les hommes, longue et avec manches pour les femmes, portée par les hommes comme par les femmes.
D'abord confectionné en laine dans les périodes les plus anciennes, il est ensuite fabriqué en lin et gagne alors en ampleur pour se porter avec une ceinture à la taille.
Chez les hommes, il peut couvrir la jambe jusqu'à mi-cuisse ou descendre jusqu'au pied. Il peut être orné de dessins géométriques pour les jours de fête. Il se peut se porter avec un pallium (sorte de manteau). Dans l'armée, le chiton est porté sous l'armure et est d'une couleur vive généralement bleu ou rouge [1].
Chez les femmes, il se porte long. On parle parfois de chiton ionique. Avec l'apparition du lin, il remplace progressivement le péplos qui n'est pas un vêtement cousu mais drapé, dont il se différencie car il ne retombe pas en plis sur la poitrine et se porte bouffant à la taille grâce à une ceinture.
Le péplos (πέπλος en grec ancien, ou peplum en latin) est la tunique féminine de style dorien de la Grèce antique.
C'est une pièce rectangulaire à gros plis (cf. les Korai de l’Érechteion) pliée en deux et cousue afin de former une sorte de tube cylindrique dont le haut forme un rabat sur la poitrine (parfois aussi sur les épaules). Les deux moitiés du tissu sont attachées par une agrafe sur chaque épaule[1]. Le péplos est maintenu à la taille par une ceinture.
Il est en tissu lourd (laine en général). Il s'enfile par les pieds en glissant sous les aisselles et est toujours plus long que la taille de celle qui le porte. Il se porte parfois avec une petite cape dans la même étoffe.
Chaque année, lors de la fête des Panathénées, on offrait à Athéna un péplos brodé[2].
Il disparaît progressivement avec l'apparition du lin qui permet des vêtements plus amples et plus souples pour être remplacé par le chitôn qui est un vêtement cousu.
Le pallium romain (diminutif: palliolum, un petit pallium) est issu de l'himation grec. C'est un vêtement rectangulaire (la pièce d'étoffe) sans couture qui se portait comme un manteau, parfois à même la peau, sur une tunique ou sur un chitôn, aussi bien pour les hommes que pour les femmes (alors sur le chitôn, ou la stola). La paramentique de l'Église primitive a utilisé depuis ce terme pour le pallium de l'Église latine, ou l'omophore de l'Église orientale, mais il s'agit aujourd'hui juste d'une étole, signe de l'épiscopat.
Un omophorion ou omophore, en grec: ώμοφόριον, est une large et longue bande
Un omophorion ou omophore, en grec: ώμοφόριον, est une large et longue bande d'étoffe de soie, brodée et ornée de croix, que les patriarches et les métropolites portent autour du cou depuis les premiers siècles. C'est l'équivalent grec du pallium dans l'Église latine mais qui n'est porté que par le pape, et certains archevêques métropolitains, alors qu'il est aussi porté par les évêques dans les Églises orientales. Une extrêmité tombe par-derrière sur l'épaule et l'autre par-devant jusqu'aux genoux.
Il se porte au-dessus du sakkos et symbolise la brebis que le Bon Pasteur a ramenée à lui, en la portant sur ses épaules[1] et donc l'attention pastorale de l'évêque envers ses ouailles.
L'évêque revêt le grand omophore pour les offices liturgiques sauf pour la liturgie eucharistique où il porte le petit omophore[2], large bande d'étoffe de soie brodée avec des croix dont les deux bouts se ferment sur la poitrine en étant cousus, ou bien boutonnés.
Le patriarche envoyait l'omophore au métropolite qu'il voulait ainsi distinguer en signe d'accord et de dépendance.
Matthieu Ier, patriarche de Constantinople, fait dresser l'inventaire en 1397 du trésor de Sainte-Sophie qui recense un omophore avec des perles et seize pierres précieuses, deux omophores anciens de fils d'or, un omophore violet avec des croix tissées de fils d'or, et un omophore ancien tissé de fils d'or envoyé de Russie[3]
La cité de Mistra ou Mystrás (en grec Μυστράς ou Myzithrás (Μυζηθράς) dans la Chronique de Morée) est une ancienne cité de Morée (Péloponnèse) fondée par les Francs au XIIIe siècle, près de l'antique Sparte. Elle est aujourd'hui en ruines.
Aperçu
Mistra fut fondée en 1249 par Guillaume II de Villehardouin, alors prince d'Achaïe, qui cherchait à construire une forteresse sur les hauteurs du Taygète dans le but de protéger Sparte, alors lieu de résidence favori des Villehardouin.
Fondée par les Francs, Mistra ne reste pas longtemps en leur possession. Fait prisonnier en 1259 à la bataille de Pélagonie, Guillaume doit céder Mistra en même temps que d'autres forteresses à Michel VIII Paléologue, en guise de rançon. L'empereur fait alors de Mistra la capitale du Despotat de Morée, statut qu'elle conserve jusqu'à la chute de l'Empire byzantin. En 1348, l'empereur Jean VI Cantacuzène nomme son fils Manuel à la tête du despotat, marquant le début d'une période de prospérité, à la fois économique, mais surtout culturelle, pour la ville. Désormais, Mistra est gouvernée par les fils ou les frères des empereurs byzantins. Sous le despote Théodore, Mistra est la deuxième plus grande ville de l'Empire après Constantinople, et l'ancien palais de Guillaume II devient la deuxième résidence des empereurs.
Mistra est également le dernier grand centre d'étude byzantine : Gemiste Pléthon, le philosophe néoplatonicien, y vit jusqu'à sa mort en 1452, et sa présence attire à Mistra de nombreux intellectuels byzantins. Lui et d'autres disciples basés à Mistra influencent l'Italie de la Renaissance, particulièrement après avoir accompagné l'empereur Jean VIII Paléologue à Florence en 1439.
Le dernier empereur byzantin, Constantin XI, est despote à Mistra avant de monter sur le trône. Démétrios Paléologue, le dernier despote de Morée, rend la ville à l'empereur ottoman Mehmet II le 31 mai 1460. Mistra demeure une ville importante, accueille la résidence du Pacha du Péloponnèse et compte alors 40 000 habitants. Le commerce y est florissant, entre autres grâce au développement de la production de soie. Les Vénitiens occupent provisoirement la ville de 1687 à 1715. En 1770, Mistra est brièvement aux mains des Russes qui, soutenus par les Grecs, tentent de libérer la Grèce de la présence ottomane lors de la révolution d'Orloff. La reconquête de la ville par les Turcs est suivie d'une terrible répression contre la population qui diminue pour ne plus compter que 8 000 habitants. Mistra reste turque jusqu'en 1822 et la guerre d'indépendance grecque. Reprise par les Turcs une dernière fois en 1825, elle est rasée par Ibrahim Pacha et connaît alors un déclin irrémédiable. À l'issue de la guerre d'indépendance, le roi Othon Ier de Grèce fait de Sparte la nouvelle capitale administrative des environs, où les derniers habitants s'établissent à leur tour.
L'ancienne cité byzantine fut totalement abandonnée dans les années 1950 pour devenir un site archéologique. En 1989, les ruines, y compris la forteresse, le palais, les églises et les monastères, ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Aujourd'hui, la cité n'est plus habitée que par quelques religieuses orthodoxes qui occupent le monastère de la Pantanassa. Elle a néanmoins donné son nom à une municipalité du nome de Laconie, qui siège dans la localité voisine de Magoula.
Un sarcophage romain, sur lequel sont gravés des Ménades, des griffons et un sphinx, est visible dans la cour de la Métropole de Mistra. Un autre sarcophage romain, désormais disparu, avait été retrouvé il y a environ cent ans. Tous deux ont servi pendant des siècles à recueillir l'eau jaillissant d'une source.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mistra
De manière plus générale, le site de Mistra avant la fondation de la ville est lié à l'histoire de Sparte, la colline de Mistra faisant partie de sa fertile plaine[7]. Bien que la cité antique de Sparte ne soit pas pourvue de remparts, il faut attendre le IVe siècle av. J.‑C. pour voir les armées d'autres cités grecques pénétrer dans la plaine laconienne.
Au IIe siècle av. J.‑C., la vallée de Sparte passe sous le contrôle de l'Empire romain. La sévérité du régime spartiate semble alors disparaître dans l'ensemble de la vallée de l'Eurotas, qui devient réputée pour son indolence et son goût du luxe[8]. Un retour aux valeurs morales semble se produire avec l'avènement du christianisme et on trouve la mention d'un évêché de Lacédémone à partir du Ve siècle. Les temples sont désertés ou transformés en églises, de sorte que toute trace de paganisme disparaît dans la région vers la fin du Ve siècle[8].
Une série de campagnes sous Nicéphore Ier permet aux Grecs de reprendre possession du Péloponnèse en repoussant les Slaves dans les régions montagneuses. Dans la vallée de Sparte, les Slaves sont repoussés dans le Taygète et dans les montagnes de l'Arcadie. La vallée est alors repeuplée de Grecs d'Asie mineure et d'Arméniens. En 810, un nouvel évêché de Lacédémone est instauré sous l'autorité du Métropolite de Patras, puis est élevé au rang de Métropole en 1081[9].
Lacédémone (Sparte), ou La Crémonie comme ils l'appellent
Il est libéré en 1261 et conserve sa principauté d'Achaïe en échange des places fortes de Monemvasia, du Magne et du « troisième et le plus beau, le château de Mistra[
Les Byzantins prennent possession de Mistra au printemps 1262[15]. Dans le territoire récupéré, Mistra n'est pas, dans un premier temps, la priorité des Grecs. Leur attention se porte davantage sur Monemvasie, qui est un port important, et sur la forteresse du Magne, qui contrôle toute la région du même nom jusqu'au cap Matapan. Située en Laconie, comme Mistra, la forteresse de Geraki est aussi plus importante aux yeux des Grecs. Mistra est très proche de Lacédémone, où les Villehardouin n'ont pas l'intention d'abandonner leur palais de La Crémonie. Ainsi, c'est Monemvasie qui est choisie pour être le siège du gouverneur byzantin de Morée[15].
Les Grecs de Lacédémone, considérés par leurs seigneurs francs comme des citoyens de seconde classe, préfèrent rejoindre une ville gouvernée par d'autres Grecs partageant la même religion[15]. Leur migration forme le noyau de ce qui semble être le premier établissement sur le site de Mistra et, à la faveur d'une brève période de paix, donne une première impulsion au développement du site[16]. Ils semblent s'être tout d'abord installés dans la partie nord-est de la ville basse[17] (Mesokhorion en grec[18]). Ces nouveaux habitants construisent eux-mêmes maisons et églises sur les pentes de la colline, sous la citadelle
Au cours des dernières décennies du XIIIe siècle, Mistra passe du simple village au rang de ville. Le Métropolite de Lacédémone choisit de s'y établir. On y construit la Métropole, ainsi que d'autres monastères, comme celui des Saints-Théodores en 1269.
À partir de 1262, la province de Morée est gouvernée par un général byzantin. Les sources varient quant à la question du lieu où il siège. Ainsi, Chatzidakis et Georgiadis estiment que les généraux byzantins siègent à Mistra dès 1264.
Dans les premiers temps, le gouverneur - ou kephale - du Péloponnèse byzantin est nommé annuellement. Vers 1285, la durée de la charge du kephale s'allonge[21]. La raison de ce changement semble être la volonté de donner une plus grande continuité à l'administration de la province et éviter d'avoir à acheminer depuis Constantinople un nouveau gouverneur une fois par an, par mer, avec les dangers que le voyage comporte. Après ce changement d'organisation, les gouverneurs du Péloponnèse portent le titre d'Épitropos, un rang supérieur au kephale. Les noms des premiers gouverneurs nous sont connus :
Tant que les gouverneurs byzantins de la province sont basés à Monemvasie, la construction des premiers édifices religieux est laissée à la charge de l'administration et du clergé local[17]. Parmi les ecclésiastiques les plus actifs, on connaît Pacôme, un temps protosyncelle du Péloponnèse. En 1295, on lui doit la construction de l'église des Saints-Théodores, la première grande église de la ville. En 1311-1312, alors qu'il se retire de la vie publique, il fonde le Brontochion dont il devient l'abbé. L'influence de Pacôme permet aux édifices religieux de la ville de faire venir des architectes et des artistes renommés, peut-être de Constantinople même[17]. Son monastère obtient également, entre 1312 et 1322, de larges domaines à travers le Péloponnèse. Pacôme réussit même à obtenir de l'empereur de faire passer le contrôle de son monastère des autorités ecclésiastiques locales au patriarche de Constantinople directement, ce qui lui offre une quasi indépendance[17].
L'action de Pacôme se déroule alors que le métropolite de Mistra essaie d'exister face à la Métropole de Monemvasie[22]. La métropole de Sparte n'avait plus de raison d'être depuis la conquête franque du début du XIIIe siècle, et il faut attendre la reconquête de Mistra par les Grecs et l'abandon de la plaine de Sparte par les Francs pour voir réapparaître la métropole de Lacédémone, qui siège désormais à Mistra, dont le premier métropolite, à partir de 1272, est un certain Théodose. Avec la reconquête de Monemvasie en 1262 et l'établissement des gouverneurs byzantins dans cette cité, le métropolite de Monemvasie est élevé au rang d'exarque et devient représentant du patriarche pour l'ensemble du Péloponnèse. Grâce à cette position, le métropolite de Monemvasie exerce son autorité sur des évêchés appartenant traditionnellement à la Métropole de Lacédémone[22].