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Mustafa Kemal Ataturk S2

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mustafa_Kemal_Atat%C3%BCrk

Sanders charge Kemal de créer la 19e division à Tekirdağ, une brigade composée de Turcs et d'Arabes, à l'arrière des zones de débarquement.

L'attaque franco-britannique a lieu le 25 avril 1915. Mustafa Kemal, se trouve devant l'attaque principale. Il parvient à stopper la progression des Australiens pendant la journée que durent les combats.

À la nuit tombante, la crête est toujours entre les mains des Ottomans.

Mustafa Kemal contre-attaque durant la nuit et la journée qui suivent, sans parvenir à repousser les Australiens.

Il est cependant promu au rang de colonel pour avoir tenu la place.

Vers le début du mois de juin, il découvre un point faible dans les lignes ennemies et décide d'y effectuer une percée. L'attaque, préparée pour le 28 juin, doit être exécutée par un régiment turc d'élite, nouvellement arrivé à Gallipoli. L'offensive se solde par un échec cuisant, et le 18e régiment d'infanterie est décimé.

Les Australiens, qui avaient pris entre temps un avantage stratégique en prenant la crête de la colline, se préparent à lancer une nouvelle offensive. Le général von Sanders confie à Mustafa Kemal le commandement du seul corps d'armée présent sur la presqu'île. Dès l'aube, les deux attaques se déclenchent simultanément.

Après une terrible bataille, les Turcs en ressortent vainqueurs, empêchant la progression des Australiens.

Après cette victoire, Mustafa Kemal se dirige au sud pour prendre le commandement de la bataille de Chonuk-Baïr.

Le combat éclate en pleine nuit. Après une longue bataille, les Ottomans balayent les deux bataillons britanniques et rejettent les troupes néo-zélandaises à la mer. Les Britanniques renouvellent leur offensive par deux fois, le 21 et le 22 août, mais ils sont repoussés.

Après ce succès, Mustafa Kemal est promu au rang de Pacha - général - et commande l'ensemble du front d'Anafarta.

Durant la bataille des Dardanelles, l'Empire Ottoman, au prix de 253 000 victimes, est parvenu à protéger les Détroits, passage éminemment stratégique.

Pendant la bataille, Mustafa Kemal déclare à ses hommes : « Je ne vous ordonne pas de combattre, mais de mourir. »

Autres batailles et activités politiques

Suite à son action dans la bataille des Dardanelles, Mustafa Kemal est considéré comme un héros dans tout l'Empire.

Les journaux le qualifient de « sauveur des Dardanelles et de la capitale ».

De retour à Istanbul, il se voit toutefois refuser le portefeuille de ministre de la défense par Talat Pacha devenu Grand Vizir

à cause de ses critiques virulentes dans les choix militaires de ce dernier.

En 1916, il se voit confier le commandement du 16e corps d'armées au Caucase puis celui de la 2e armée à Diyarbakır où, avec l'aide du général Kazım Karabekir et de son chef d'état-major, le colonel İsmet İnönü, il entreprend de reconstituer complètement les troupes mises à mal avec pour objectif de résister aux forces tsaristes. La révolution bolchevique de 1917 désorganise l'armée du Tsar et Kemal lance une offensive contre les provinces arméniennes : il reprend Muş et Bitlis.

Il se prépare à marcher sur Batoumi, lorsqu'il est rappelé en Syrie où les Britanniques soutiennent les indépendantistes arabes. Il est intégré sous les ordres du général allemand Erich von Falkenhayn où il se voit confier le commandement de la 7e armée de « l'Asien-Korps (de) ». Il est rapidement démis de ses fonctions pour causes médicales (paludisme).

Il passe sa convalescence à Istanbul, où il reçoit les officiers opposés à la présence allemande dans le pays. Il est envoyé en 1918 en Allemagne avec l'héritier de la couronne, le prince Vahidettin dans le but de le réconcilier avec le modèle allemand. Il va au contraire tenter de convaincre le futur sultan de se désolidariser de l'Allemagne qu'il estime en train de perdre la guerre. Il l'incite également à limoger son grand vizir.

De nouveau malade et convalescent, Kemal apprend la mort de Mehmed V. Il décide d'aller à Istanbul pour rencontrer le nouveau sultan et le convaincre de ses vues. Toutefois Mehmed VI, conseillé par son beau frère Damad Ferid ne tient pas compte de l'avis de Kemal et ce dernier est renvoyé en Syrie.

Sur le front syro-palestinien

Article détaillé : Bataille de Megiddo (1918).
Mustafa Kemal en compagnie d'officiers, 1918, Alep.

Arrivé en Syrie le 20 août 1918, il prend pour la deuxième fois le commandement de la 7e armée, composée de deux corps commandés par le colonel Ismet et le colonel Ali Fuad.

L'état des troupes ottomanes est déplorable, beaucoup de régiments ne se composant plus que dix pour cent de leurs effectifs habituels. Les hommes, privés de nourriture et d'eau meurent quotidiennement. Leur moral est au plus bas et il faut user de violence pour les maintenir dans les rangs. Des patrouilles en camion, armées de mitrailleuses, sillonnent les arrières avec l'ordre d'abattre toute personne désertant les rangs, ce qui n'empêche pas les désertions. Pour défendre leurs bases, les Turcs ne disposent que de huit avions et de deux batteries de DCA tandis que les Britanniques, alliés avec les Arabes de l'émir Fayçal, parviennent à masser des effectifs très supérieurs en nombre.

Les efforts de réorganisation de Kemal sont stoppés par une crise de colique néphrétique qui le contraint à rester alité dans son quartier général de Naplouse.

Les Britanniques attaquent le 19 septembre. Les armées turques sont vite balayées et elles sont obligées de fuir devant l'avancée des troupes britannico-arabes. La retraite tourne à la débâcle.

Kemal parvient à conserver autour de lui un petit noyau de troupes disciplinées. Ensemble, ils se rendent à Damas, où il décide avec le général Sanders d'abandonner les régions arabes pour défendre l'Anatolie. Le 30 septembre, toutes les troupes ottomanes de Syrie se replient sur Alep.

Kemal utilise la 7e armée pour bloquer toutes les routes menant vers l'Anatolie. Les troupes en fuite se reconstituent. Le 26 octobre, deux régiments de cavalerie hindoue leur font face. Mustafa Kemal se rend aux avant-postes et commande lui-même le tir de ses hommes. Il parvient à repousser vers le sud les troupes britanniques. À ce moment, les Ottomans voient au loin les Britanniques jeter leurs casques et pousser des « hourras » de joie : le gouvernement du sultan Mehmed VI vient de signer avec les alliés le traité de Moudros. L'Empire ottoman vaincu dépose les armes le 30 octobre 1918.

La fin de l'empire

Kemal doit se rendre à Adana pour recevoir le commandement militaire de toutes les forces armées ottomanes. Espérant que le gouvernement turc dénoncera ce traité d'armistice, il essaie de gagner du temps. Il refuse d'évacuer Alexandrette. Un télégramme d'Istanbul lui intime l'ordre de collaborer avec les forces britanniques. Refusant de voir son pays occupé, il réunit des officiers, constitue des dépôts d'armes et de munitions dans les montagnes voisines et recrute des partisans.

Le 20 novembre, il est convoqué à Istanbul où il se rend compte des conséquences de l'accord d'armistice pour le pays. L'Empire ottoman est dépecé et envahi : l’Arabie, la Syrie, la Palestine, la Macédoine, la Thrace et la Mésopotamie passent sous le contrôle des alliés. Des cuirassés britanniques sont ancrés dans le Bosphore, les troupes britanniques occupent Istanbul, les Français, les Britanniques, les Italiens et les Grecs se partagent les villes turques.

 

Guerre contre les occupants

Début de l'occupation et organisation de la résistance

Le général Mustafa Kemal.

Les partis politiques sont extrêmement divisés sur l'attitude à adopter par rapport aux occupants. Certains veulent transformer l'Empire ottoman en un protectorat américain. Pour Kemal, l'occupation étrangère est vécue comme une humiliation. Il tente de convaincre les partis politiques de ne pas accorder leur confiance au Grand Vizir, Tewfik Pacha. Mais ceux-ci le soutiennent à une écrasante majorité. Kemal tente malgré tout de convaincre le sultan de résister à l'occupant, ce que ce dernier refuse. Il considère Kemal comme un homme vulgaire, dangereux et impulsif auquel il ne fait pas confiance. Le lendemain, il dissout le parlement et nomme son beau frère, Damad-Férid Pacha, Grand Vizir.

Kemal est isolé et ses appels à la résistance ne rencontrent guère d'écho. La démobilisation de l'armée met un terme à sa carrière militaire. Il se retire à Shishli, aux environs d'Istanbul en compagnie du colonel Arif.

Quelques mois plus tard, les alliés se retrouvent en difficulté face à leur opinion publique qui demande la paix et la démobilisation des troupes. Les Français, les Britanniques et les Italiens décident de démobiliser une partie de leurs troupes stationnées dans l'Empire Ottoman. En mai, les troupes grecques se déploient dans la région de Smyrne, où vit la minorité grecque d'Asie Mineure[16], ce qui va attiser la rancœur turque. Les appels à la lutte se font de plus en plus insistants à la suite de ce déploiement. Kemal est rappelé pour mater la rébellion.

Il embarque avec le colonel Arif et Refet sur le Bandırma en direction de Samsun, mais un rapport de police remis à Mehmed VI le dénonce comme sympathisant de la cause rebelle. Celui-ci ordonne son arrestation. Kemal débarque à Samsun le 19 mai 1919 où il est étroitement surveillé par les Britanniques. Pour échapper à cette filature, il transfère son quartier général à Kavas puis à Amasya.

Le 22 juin, Refet, Ali Fuat et Rauf Orbay prennent le parti de Kemal et décident d'unifier les organisations de résistance sous les ordres d'un état-major unique.

Kemal cesse alors toute relation avec le pouvoir impérial et constitue un nouveau pouvoir politique en Anatolie. Il s'assure le soutien des officiers initialement rétifs à sa politique. Un congrès est convoqué à Sivas pour le mois d'octobre et tout l'Empire est invité à y envoyer des délégués. Kemal y obtient le soutien des principaux chefs militaires du pays.

Fort de ce nouveau statut et secondé par les inspecteurs et commandants régionaux, il organise les mouvements populaires. Dans chaque ville et dans chaque village, les comités de résistance populaire se créent. Les officiers démobilisés sont les premiers à répondre à cet appel, entraînant avec eux un nombre croissant de volontaires.

Le sultan Mehmed VI demande des explications à Kemal sur ses activités. Kemal lui demande de se mettre à la tête du nouveau mouvement de résistance. Furieux, Le sultan le relève de ses fonctions le 8 juillet 1919 et casse son grade de général. Il signifie aux autorités militaires et civiles de ne plus obéir aux ordres de Kémal.

Kemal annonce à ses officiers cette crise ouverte entre le sultan et lui :

« Nous sommes arrivés à la croisée des chemins. Si nous poursuivons notre lutte, nous ne devrons compter dorénavant que sur nous-mêmes. Le gouvernement impérial sera contre nous. »

 

Il reçoit le soutien de ses compagnons, à la condition qu'il ne porte pas atteinte à l'autorité ou au prestige du sultan.

Il avance à septembre la date de la tenue du congrès de Sivas et entre-temps convoque un congrès à Erzurum du 23 juillet au 7 août 1919 au cours duquel Kemal obtient le soutien de Kazim Karabékir qui est à la tête de la 2e armée du général Békir.

Le Congrès de Sivas

Mustafa Kemal (à droite) et Rauf Orbay au Congrès de Sivas, 1919.

La première séance plénière a lieu le 13 septembre 1919. Mustafa Kemal a une vision claire de l'avenir à donner à l'ex-empire, sur la politique à mettre en œuvre et sur l'attitude à adopter vis-à-vis du sultan. Le Congrès se prononce pour une indépendance absolue et totale du peuple turc dans un cadre restreint, plutôt qu'à une autonomie relative dans un cadre plus large.

Le sultan tente de mettre fin au congrès en ordonnant au gouverneur de la Malatya, Ali Galib, d'armer des miliciens kurdes et de les faire marcher sur Sivas.

Deux régiments d'infanterie montée du général Békir défont ces milices.

Mustafa Kemal étant à présent fort d'une nouvelle autorité, personne n'ose plus remettre en cause ses décisions. L'assemblée constitue rapidement un Comité exécutif dont il est nommé président. Il fait ériger ce comité en gouvernement provisoire qui obtient le droit d'agir en toute indépendance du pouvoir impérial.

Mustafa Kemal provoque des élections générales dans tout le pays et demande au Congrès d'envoyer un ultimatum au Sultan, lui intimant de renvoyer le Grand Vizir, Damad Férid Pacha, coupable d'avoir provoqué la rébellion kurde.

Ne recevant aucune réponse, il décide d'isoler Istanbul du reste de l'Anatolie. Il fait réquisitionner les lignes télégraphiques, saisir les impôts et le courrier officiel et remplace les fonctionnaires fidèles au sultan par des fonctionnaires acquis aux idées révolutionnaires. Ceux qui hésitent à appliquer ses directives sont menacés d'exécution.

Mehmed VI réplique en appliquant la stratégie de son oncle, Abdülhamid II. Il limoge son Grand Vizir, rouvre le parlement et convoque de nouvelles élections. Il signe par ailleurs un accord secret plaçant l'Empire ottoman tout entier sous mandat britannique et stipulant que le sultan, « met la puissance morale et spirituelle du Califat au service du Royaume-Uni dans tous les pays musulmans où s'exerce son influence. »[17]

Dans l'attente des élections, l'assemblée transfère son siège de Sivas à Ankara le 27 septembre 1919. Mustafa Kemal se voit très vite isolé politiquement, y compris par ses proches tels que Rauf Orbay. Les députés demandent le départ des forces occupantes. La réponse britannique est cinglante : 100 000 soldats marchent sur Istanbul et arrêtent plus de cent cinquante députés qu'ils déportent à Malte et ferment le parlement. İsmet İnönü et Fevzi Çakmak parviennent à prendre la fuite et à rejoindre Mustafa Kemal.

La Grande assemblée nationale de Turquie

Loin de condamner l'action britannique, Mehmed VI met au contraire la tête de Kemal à prix. Pendant ce temps, Kemal organise de nouvelles élections. Les nouveaux députés se réunissent à Ankara et le 23 avril 1920, un nouveau pas vers la création de la république turque est accompli avec la fondation de la Grande assemblée nationale de Turquie (Türkiye Büyük Millet Meclisi). Le 29 avril 1920, un Comité exécutif est élu. Ce comité déclare que le nouveau parlement est le gouvernement légal et provisoire du pays.

Mustafa Kemal est élu président de l'assemblée à l'unanimité. Il franchit une étape supplémentaire vers la fin du sultanat en déclarant sans valeur juridique les décisions du gouvernement légal d'Istanbul car occupé par les britanniques. En réponse aux nationalistes, le ministre de la guerre Soliman Chevket Pacha se voit confier par le sultan, avec le soutien des Britanniques, le commandement de l'Armée du Calife.

La guerre civile

Article détaillé : Armée du Calife.
Miliciens nationalistes turcs.

Le sultan, relayé par les Hodja et les prêtres, exhorte les Turcs à prendre les armes contre les nationalistes de Kemal, présentés comme les ennemis de Dieu. L'inévitable guerre civile éclate dans toute sa brutalité. À Konya, les insurgés arrachent les ongles et écartèlent les envoyés de Kemal. En représailles, les notables de la ville sont pendus publiquement par les forces kemalistes.

Les nationalistes essuient plusieurs défaites, et l'armée du Sultan se rapproche d'Ankara, siège du nouveau parlement. Des désertions ont lieu chez les troupes les plus fidèles à Mustafa Kemal. Ce dernier se voit contraint de se replier.

Traité de Sèvres

İsmet İnönü et Mustafa Kemal (à droite), Ankara, 1920.

À la grande stupeur des Turcs, le traité de Sèvres qui consacre le dépeçage de l'Empire est signé par Mehmed VI le 10 août 1920. En Anatolie, les territoires ethniquement et historiquement arméniens avant le génocide de 1915-1916 deviennent indépendants. Les zones partiellement grecques de la côte (Smyrne) sont rattachées à la Grèce, le Kurdistan devient autonome. Les zones ethniquement turques sont divisées en zones d'influence des puissances occidentales. L'armée est dissoute, et un système de tutelle étrangère mis en place. Pour Norbert de Bischoff, « Ainsi s'effondrait après une chute sans égale, un des plus grands empires qu'ait connus l'histoire moderne ». Le rejet est très vif dans la population turque. « Si ce document fut signé par le gouvernement ottoman d'Istanbul, la plupart des Turcs, dans la presque totalité du pays, ne reconnaissent que l'autorité du gouvernement d'Ankara dirigé par Mustafa Kemal qui, lui, refuse catégoriquement ce traité et ses clauses. »[18]

Les Turcs prennent fait et cause pour les nationalistes. De toute l'Anatolie, hommes, femmes et enfants affluent vers Ankara. Font partie du mouvement fonctionnaires, anciens députés, généraux et officiers, ingénieurs, agents de chemin de fer, etc. Mustafa Kemal constitue aussitôt un gouvernement de salut public, et il charge des généraux d'organiser la défense nationale.

L'armée du Calife se désagrège d'elle-même en quelques jours, sauf à Izmit où elle sert de couverture à la garnison britannique.

Le spectre de la guerre civile s'éloignant avec le basculement massif en sa faveur, Mustafa Kemal s'attaque aux troupes étrangères.

En septembre 1920, Kemal charge Kazım Karabekir d'attaquer et de repousser les forces arméniennes au-delà des frontières turques.

S'ensuivent les reprises des villes de Sarıkamış le 20 septembre 1920, de Kars le 30 octobre 1920 et de Gumri le 7 novembre 1920.

Un traité de paix avec l'Arménie est signé à Gumri.

Les Turcs sont soutenus par les soviétiques qui leur livrent des armes. Lénine et Trotski envoient le vice-commissaire Frounze pour appuyer et conseiller l'armée turque[19].

L'objectif suivant des troupes kémalistes est de mater les revendications autonomistes kurdes, ce qui est rapidement réglé.

En janvier 1921, les villes de Kahraman Maraş et Şanlı Urfa (1919-1921) puis de Bozanti sont reprises aux Français. Le gouvernement d'Ankara signe un traité de paix provisoire avec la France libérant la Cilicie. Par la suite, l'armée de Kemal repousse les forces italiennes, forcées de fuir le pays.

Enfin, Mustafa Kemal décide de libérer Istanbul.

Après une attaque fulgurante contre les forces britanniques, le Haut-commissaire britannique prépare ses hommes à l'évacuation.

Le sultan promet aux puissances signataires du traité de Sèvres d’accepter le protectorat de « celle d’entre elles qui serait disposée à lui prêter assistance ».

Comme les alliés n'ont plus les moyens d'envoyer des hommes combattre les forces de Mustafa Kemal, l'homme d'État grec,

Elefthérios Venizélos propose aux alliés de confier la prise de l'Empire ottoman à la Grèce.

Son but est de reconstituer la grande Grèce.

Guerre gréco-turque

Article détaillé : Guerre gréco-turque (1919-1922).

Le pacte est conclu en moins de 48 heures et la Grèce envoie une première armée en Thrace orientale.

Elle encercle et désarme la 1re armée turque commandée par le général Jaffar Tayar.

Puis, cette même armée débarque à Edirne et désarme les forces turques. D'autres armées grecques interviennent également.

En 1921, les Turcs perdent du terrain et Kemal, conscient de la faiblesse des troupes irrégulières, lève au printemps une armée régulière en y intégrant les maquisards et l'armée verte de Edhem[20]. Mais Edhem refuse catégoriquement de rejoindre l'armée régulière et il propose au contraire ses services au Sultan.

Mehmed VI refuse, Edhem se met alors au service des Grecs et fait envoyer à l'Assemblée d'Ankara une proclamation dans laquelle il déclare : « le pays est las de la guerre. Le seul qui la désire encore est Mustafa Kemal. Renvoyez cette brute sanguinaire et concluez immédiatement la paix. Je me fais l'interprète des vœux de la nation. »

Kemal n'a d'autre choix que de confier à İsmet İnönü la mission de combattre l'Armée verte.

Les forces régulières de Refet Pacha capturent l'état-major d'Edhem et désarment ses soldats à Kütahya.

Edhem s'enfuit et rejoint les Grecs avec lesquels il établit une collaboration.

Le général grec Papoulas décide de mener son attaque au mois de janvier 1921.

Le 6 janvier, les Grecs prennent la ville d'Afyonkarahisar. İsmet İnönü lance sa 61e division et un groupe de cavalerie sur Kütahya,

puis il contre-attaque victorieusement à la hauteur d'İnönü.

C'est la première victoire d’İnönü (6-10 janvier 1921) et des nouvelles forces kémalistes contre les forces grecques.

Cette bataille a un retentissement énorme dans tout le pays. Mustafa Kemal utilise cette victoire à son avantage en convoquant en séance plénière le parlement le 20 janvier 1921.

La loi constitutionnelle affirmant « la base de l'État turc et la souveraineté du peuple » y est votée.

Norbert de Bischoff écrit à ce sujet :

« la déclaration du 20 janvier 1921 fut le premier coup de hache porté dans l'ancienne constitution ottomane, la première fois que fut opposé à la souveraineté du Sultan-Calife le principe démocratique qui fait dériver tout le droit constitutionnel et toute la puissance politique de la souveraineté du peuple.

La loi du 20 janvier 1921 ne créait pas un statut provisoire, un statut de fortune : elle posait des normes constitutionnelles permanentes, totalement différentes de celles qui avaient régi la Turquie jusqu'à ce jour. »

Dans le même temps, le gouvernement cesse de s'appeler « Gouvernement provisoire » et prend le nom de « Gouvernement de l'Assemblée nationale ».

Le 30 mars, les Grecs reprennent l'initiative et attaquent la ville d’Eskişehir avec 40 000 hommes.

Les Turcs les repoussent au cours de la deuxième victoire d’İnönü (30 mars-1er avril 1921). Cette victoire est accueillie avec beaucoup d'enthousiasme à Ankara.

Tirant les conséquences des échecs militaires grecs, les alliés se déclarent officiellement neutres dans le conflit et retirent " de facto " leur soutien à l'offensive grecque. Les Français encouragent même les forces kémalistes à continuer la guerre et les Italiens fournissent secrètement des armes à l'armée kémaliste. Le changement d'attitude de la France et de l'Italie est surtout motivé par le souci d'éviter que la Grande-Bretagne ne devienne la seule maîtresse de la Méditerranée orientale à travers la Grèce. Surtout, l'Italie fut opposée à l'invasion de l'Anatolie occidentale par la Grèce dès le début.

L'armée turque reste cependant inférieure en nombre et en équipement à l'armée grecque. Face à l'offensive grecque du 7 juillet, Kemal se voit contraint de se replier sur les berges de la Sakarya. Le parlement évoque le remplacement de Kemal par un général moins autoritaire. Ce dernier monte à la tribune de l'assemblée le 5 août 1921 pour y demander les pleins pouvoirs :

« Une fois de plus la Turquie est en danger de mort ! Une fois de plus, l'heure n'est pas aux discours, mais aux actes ! J'exige d'être nommé commandant en chef, avec des pouvoirs dictatoriaux ! »

Mais les députés ne sont pas favorables à cette proposition. Un député lui demande s'il ne serait pas préférable qu'il abandonne ses fonctions civiles pour se consacrer entièrement à ses fonctions militaires. Mustafa Kemal lui répond :

« Je vous répète que la Turquie est en danger de mort et c'est tout ce que vous trouvez à répondre ? Pour pouvoir la sauver, il faut que j'exerce un contrôle absolu sur les affaires civiles, comme sur les affaires militaires, et que je ne sois pas constamment obligé de vous rendre compte de mes actes. Je n'ai pas dit : " Je vous demande les pleins pouvoirs. " Je vous ai dit : " Je les exige ! " Si vous me les refusez, j'agirai en conséquence. Soyez tranquilles : la Turquie ne périra pas ! Mais si vous me mettiez dans la triste obligation de choisir entre la Turquie et vous, alors sachez que mon choix est déjà fait et que mes soldats l'approuveront. »

L'assemblée accorde les pleins pouvoirs à Mustafa Kemal le même jour. Mais elle spécifie que ceux-ci expireront à la signature du traité de paix. Il quitte alors Ankara pour le front.

Mustafa Kemal, commandant en chef des forces turques, 5 août 1921.

Le 14 août 1921, une bataille terrible s'engage entre les forces grecques et turques. Mustafa Kemal a établi son quartier général à Ala-Geuz, un peu à l'arrière des lignes turques. Le 13 septembre 1921, après une longue bataille, les Turcs sont victorieux et obligent les Grecs à se replier vers l'ouest. Pendant leur fuite, ils adoptent la politique de la " terre brûlée ". Les villages sont incendiés et les récoltes saccagées.

De retour à Ankara, Kemal est accueilli en triomphateur. Le 19 septembre 1921, l’Assemblée nationale accorde à Mustafa Kemal le titre de maréchal et de Gazi (héros vétéran).

La victoire de Sakarya est saluée par les chefs d'État de la Russie, de l'Iran, de l'Afghanistan, des Indes, des États-Unis et d'Italie. Le gouvernement français est le premier à en tirer les conséquences politiques. Le 10 octobre 1921, la France envoie M. Henry Franklin-Bouillon pour la signature d'un traité avec le gouvernement d'Ankara. Ce traité (dit traité d'Ankara) a une importance capitale, car non seulement c'est la première fois qu'une puissance occidentale traite directement avec le gouvernement d'Ankara en délaissant le sultan Mehmed VI, mais aussi parce que la France se retire de la liste officielle des ennemis de la Turquie et qu'elle considère le traité de Sèvres nul et non avenu. En outre, elle se déclare disposée à accorder au peuple turc une paix équitable et l'indépendance. Le protocole annexe du traité permet à Kemal de libérer définitivement la Cilicie et d'avoir le soutien de 80 000 soldats turcs et l'armement nécessaire pour 40 000 autres soldats.

Mais il lui faut encore plus d'hommes pour continuer la guerre et il entreprend avec İsmet İnönü et Fevzi Çakmak la reconstitution de l'armée turque. Pour ce faire, il vide tous les arsenaux, rassemble tous les stocks, fait remettre en état tout le matériel qui peut encore servir et achète des armes à la Bulgarie, aux États-Unis et à l'Italie, qu'il paie avec de l'argent emprunté à Moscou et l'aide financière envoyée par les musulmans de l'Inde, alors colonie britannique. Par la suite, il ordonne la mobilisation générale : tout homme âgé de plus de 18 ans doit rejoindre la nouvelle armée nationale. Il se consacre à cette tâche durant tout l'hiver 1921 jusqu'au printemps 1922, en travaillant plus de dix-huit heures par jour dans son bureau.

Durant l'été 1922, la nouvelle armée turque est prête à entrer en campagne. Le 26 août, il lance la « Grande offensive » (Büyük Taarruz) contre les forces grecques. Au bout de dix jours de combats, les 103 000 soldats turcs viennent à bout des 132 000 soldats grecs qui sont rapidement obligés de s'enfuir et de se cacher dans les montagnes avoisinantes pour échapper à la cavalerie turque. Les autres se ruent par dizaines de milliers vers Izmir pour gagner les îles de la mer Egée.

Le commandant en chef pénètre à Izmir (Smyrne) le 9 septembre 1922. La population turque de la ville lui fait une ovation et le remercie de l'avoir libérée de l'occupation grecque. Mais la prise d'Izmir ne met pas fin à la guerre. Les Grecs ont en effet reformé une armée en Thrace. Kemal tente une attaque, mais se voit interdire la traversée des Dardanelles par les Britanniques. Déterminé, il reçoit les officiers de deux régiments d'élite et leur demande de faire marcher leurs soldats vers les positions britanniques et de traverser en silence les tranchées ennemies sans tirer le moindre coup de feu. Le 29 septembre 1922, les soldats reçoivent l'ordre de se mettre en route. Le plan a lieu comme prévu et un accord est trouvé entre les deux parties au dernier moment.

Les Britanniques ne sont plus soutenus par les Français qui craignent l'éclatement d'une nouvelle guerre mondiale où la Russie serait du côté de la Turquie. La France envoie en toute hâte de nouveau Franklin-Bouillon. Celui-ci prend tous les engagements possibles vis-à-vis du " Gazi " et lui promet même que les Grecs évacueront rapidement la Thrace. Une conférence s'ouvre le 6 octobre à la mairie de Mudanya. Quatre généraux participent à la conférence : un Britannique, un Français, un Italien et le Turc İsmet İnönü.

Par cette convention, les alliés s'engagent à obliger la Grèce à se retirer de la Thrace et promettent d'évacuer le plus rapidement possible l'Empire ottoman.

Un armistice basé sur ces principes est ratifié à Mudanya le 11 octobre 1922.

Cette victoire permet à Mustafa Kemal d'engager son combat sur le terrain politique pour l'abolition du sultanat

et la proclamation de la république.

 Suite !!

 

 

 

 

 

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