Thessalonique S4 Emplacement des tombes dehors

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Cimeti%C3%A8re_juif_de_Salonique

Démembrement

Fichier:CimetièreJuifSaloniquefin19e.jpg

Carte postale représentant le cimetière au XIXe siècle.

Durant la majeure partie de son existence le cimetière ne connut que peu de déprédations de la part des populations non juives. Parfois des bergers venaient y faire paître leur bétail, c'était aussi le lieu de rendez-vous des amoureux cherchant des coins discrets[2].

Des dalles furent utilisées par les Ottomans dès les années 1821-29 afin de renforcer les murs de la ville suite à la révolte des Grecs du Péloponnèse.

La vaste superficie que couvrait ce cimetière finit par être véritablement convoitée lors de la croissance urbaine de Thessalonique à partir de la fin du XIXe siècle. Une première extension urbaine eut lieu à l'époque du sultan Abdülhamid II au Sud-Est de la vieille ville[1] et il devint clair que le cimetière poserait des problèmes quant à la croissance future de la cité, gênant le raccordement des nouveaux quartiers à la vieille ville. Des demandes et des pressions furent exercées sur la communauté juive afin qu'elle accepte que le cimetière soit démantelé et que cette zone puisse être incluse dans les nouveaux plans d'urbanisme. Le refus des Juifs basé sur des considérations religieuses, les sépultures ayant dans le judaïsme un caractère hautement sacré était incompréhensible à la fois pour les musulmans et pour les Grecs orthodoxes. Les premiers enterraient souvent leurs défunts à proximité immédiate des vivants, chose impensable pour les Juifs qui considèrent les cimetières comme impurs alors que les seconds avaient pour coutume d'exhumer les ossements de leurs morts trois ans après leur décès et de les regrouper dans des ossuaires.

Sabri Pacha le gouverneur de Salonique finit par réquisitionner un grand morceau du cimetière où il fit tracer l'avenue Hamidye du nom du sultan (aujourd'hui avenue de la Reine Sophia) et fit construire une école avec les pierres tombales qui devint ultérieurement la base de l'université Aristote[1].

Suite à ce malheureux épisode les Juifs montèrent en 1906 une association nommée 'Hessed-ve-Emet en hébreu « bienveillance et vérité » afin de lever une souscription pour dresser un mur le long des limites du cimetière la loi ottomane interdisant d'exproprier une propriété close[1]. Un tel mur n'avait jamais existé, l'extension du cimetière s'étant faite sur des terres incultes. Cette action se solda par un échec et les Juifs finirent par négliger ce problème préoccupés par la montée des tensions dans les Balkans.

Immédiatement après la prise de Salonique par les Grecs en 1913 les Juifs se plaignirent sans succès de déprédations qui étaient effectuées sur les tombes par des Grecs apparemment à la recherche de biens à récupérer[1]. À partir de 1917 date de l'incendie qui dévasta une grande part de la vieille ville de nouveaux plans d'urbanisme furent établis sous la direction de l'urbaniste français Ernest Hébrard et l'on envisagea d'utiliser des portions du cimetière pour agrandir l’université Aristote, faire un parc et mieux relier les nouveaux quartiers aux anciens[1]. À cette époque les Grecs commençaient à trouver étrange voire intolérable la présence de cet immense cimetière juif dans une ville alors en plein processus d'hellénisation. Les cimetières et türbe musulmans avaient déjà été partiellement détruits et le cimetière de la communauté dönme jouxtant celui des Juifs confisqué[1].

Au début des années 1930 alors que les déprédations redoublaient, une loi fut promulguée visant à confisquer le cimetière et à procéder au déplacement des corps dans un nouveau cimetière. En 1931 eut lieu le pogrom du camp Campbell du nom d'un quartier principalement peuplé de Juifs incendié par des Grecs qui en cette même occasion avaient profané une centaine de tombes juives[1]. Il fut alors décidé de protéger le cimetière par la formation de patrouilles composées de juifs et de chrétiens payés par la communauté juive. Finalement en 1937 on décida d'étendre l'université sur 12 500 m², pour cela il fallait détruire l'une des parties la plus ancienne et les Juifs durent procéder à l'exhumation des corps.

Destruction finale

Lors de la Seconde Guerre mondiale, peu de temps après que les Allemands se furent rendus maîtres de Salonique le 8 avril 1941, une délégation grecque incluant des membres du conseil municipal demanda aux forces d'occupation de confisquer le cimetière. Ces dernières s'exécutèrent avec d'autant plus de facilité qu'elles avaient déjà prévu d'éliminer physiquement la communauté juive. L'année suivante, les Allemands proposèrent à la communauté un marché, demandant aux Juifs de payer 3,5 milliards de drachmes, somme faramineuse pour l'époque en échange de la libération des 6 000 travailleurs forcés envoyés effectuer des travaux de voirie en Grèce dans des conditions très pénibles. Les Juifs n'ayant pu réunir que 2,5 milliards de drachmes l'occupant conditionna la libération des prisonniers à l'expropriation du cimetière ceci afin de s'attirer la sympathie des Grecs orthodoxes. Il fut annoncé que deux grandes sections allaient être expropriées, les tombes de moins de trente ans n'étaient pas concernées mais les Juifs devaient procéder immédiatement à l'exhumation des autres tombes.

Puis finalement ce fut tout le cimetière qui fut détruit. Cinq cents ouvriers grecs payés par la municipalité se lancèrent dans la destruction des tombes[2] . Le cimetière ne tarda pas à être transformé en une vaste carrière où Grecs et Allemands allaient chercher des pierres tombales qui servaient de matériel de construction Certaines servirent à la reconstruction de l'église Saint-Dimitrios, d'autres à la construction d'une piscine pour les Allemands ou pour l'édification d'un dancing[2] . Un archéologue grec du nom de Pelekides fit un inventaire soigneux des tombes portant des inscriptions grecques ou latines afin d'en sauver certaines sans se soucier de celles portant uniquement des signes hébraïques.

Peu de temps après ce fut la communauté elle-même qui fut exterminée dans sa quasi-totalité dans les camps de la mort nazis.

 

Second cimetière

Le cimetière actuel des Juifs de Thessalonique situé sur un autre emplacement s'étend sur 17 000 m², certaines pierres tombales de l'ancien cimetière y ont été transférées[3].

 

Suite !!


 

 

 

 

 

 

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