6. Sourate des Bestiaux (Al-An‘âm)
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
[138] Et ils déclarent encore : «Ces bestiaux et cette récolte sont frappés d’interdit. N’en mangera, prétendent-ils, que celui à qui nous l’aurons permis. Il y a aussi des bêtes sur le dos desquelles on ne doit pas porter de fardeaux, et d’autres sur lesquelles on ne doit pas prononcer le Nom de Dieu !» Tout cela n’est que pure invention contre Dieu, qui les rétribuera à la mesure de leurs fabulations.
[139] Et ils ajoutent : «Ce qui est dans le ventre de ces bêtes est réservé à nos hommes et interdit à nos femmes. Mais si c’est un mort-né, ils y participeront tous.» Dieu les rétribuera pour de telles élucubrations ! Il est Sage et Omniscient.
[140] Ce sont de vrais perdants ceux qui, par sottise et par ignorance, tuent leurs enfants, et qui, inventant des mensonges sur Dieu, interdisent la nourriture que Dieu leur a dispensée. Ces gens-là s’égarent et ne suivent point le droit chemin.
[141] C’est Lui qui a créé les jardins treillagés et non treillagés, les palmiers et les cultures au goût si varié, l’olivier et le grenadier de même espèce ou d’espèces différentes. Mangez de leurs fruits quand ils ont atteint leur maturité, et acquittez-en la dîme le jour de la récolte ! Mais évitez tout gaspillage, car Dieu n’aime pas ceux qui gaspillent ! [142] Il a aussi créé, pour vous, des bestiaux en faisant des uns des animaux de trait et des autres des animaux de boucherie. Mangez donc de ce que Dieu vous a attribué ! Mais ne suivez pas les traces de Satan ; il est pour vous un ennemi déclaré !
[143] Et Il en a créé huit éléments formant des couples, dont deux pour les ovins, deux pour les caprins… Demande-leur : «Est-ce que Dieu vous en a interdit les deux mâles ou les deux femelles ou ce que ces dernières portent dans leurs matrices? Faites-le-moi savoir avec exactitude, si vous êtes véridiques !» [144] … ainsi que deux pour les camélidés et deux pour les bovins… Demande-leur : «Est-ce que Dieu vous en a interdit les deux mâles ou les deux femelles ou ce que ces dernières portent dans leurs matrices? Étiez-vous présents lorsque Dieu aurait fait une telle recommandation?» Quoi de plus injuste que de prêter de pareils mensonges à Dieu, afin d’égarer les hommes sans nul savoir ! Mais Dieu ne saurait guider ceux qui commettent de telles injustices.
[145] Dis : «Je ne trouve dans ce qui m’a été révélé d’autre interdit touchant les
aliments susceptibles d’être consommés que celui qui frappe la bête morte, le sang
répandu et la viande de porc, car leur consommation constitue une souillure. De
même qu’il est illicite de manger la viande provenant des bêtes sacrifiées, par
perversité, à de fausses divinités.» Cependant, celui qui est contraint d’en user, par nécessité et non par désobéissance ni désir de pécher, ton Seigneur ne lui en tiendra pas rigueur, car Il est Clément et Miséricordieux.
[146] Aux juifs Nous avons interdit toute bête à ongle unique, ainsi que les graisses des bovins et des ovins, excepté celles de leurs dos, de leurs entrailles et celles qui sont mêlées aux os. Nous les avons ainsi punis pour leur rébellion. Telle est la stricte vérité.
[147] S’ils t’accusent d’imposture, dis-leur alors : «Votre Seigneur est Détenteur d’une immense miséricorde, mais nul ne saurait soustraire les criminels à Son châtiment.»
[148] Les polythéistes diront sans se gêner : «Si Dieu l’avait voulu, ni nous ni nos ancêtres ne Lui aurions associé aucune divinité, et nous n’aurions rien déclaré interdit.» C’est là l’excuse qu’invoquaient les négateurs qui les ont précédés et qui leur a valu d’encourir Notre colère. Demande-leur : «Avez-vous un argument solide à produire? En vérité, vous ne suivez que des conjectures et ne faites que mentir.»
[149] Dis : «C’est à Dieu seul qu’appartient l’argument décisif. Et s’Il l’avait voulu, Il vous aurait dirigés tous dans la bonne voie.» [150] Dis-leur : «Faites venir vos témoins pour attester que Dieu aurait prescrit de tels interdits !» S’ils en témoignent, ne te joins pas à eux ! Ne suis pas ceux qui, dans leurs passions, traitent Nos versets de mensonges, qui ne croient pas à la vie future et qui donnent des égaux à leur Seigneur !
[151] Dis-leur : «Venez donc que je vous énumère ce que Dieu vous a interdit : c’est de Lui associer quoi que ce soit, de ne pas traiter vos père et mère avec bonté, de tuer vos enfants par crainte de pauvreté, car c’est Nous qui vous pourvoirons, vous et eux, de moyens de subsister ; c’est de commettre des turpitudes apparentes ou cachées, d’attenter, sauf pour une juste cause, à la vie d’autrui que Dieu a déclarée sacrée. Voilà ce que votre Seigneur vous a recommandé et que vous ferez bien de méditer.
[152] N’utilisez les biens de l’orphelin que dans son intérêt bien compris, et ce jusqu’à ce qu’il atteigne sa majorité ! Observez la juste mesure et le bon poids en toute équité ! Nous n’imposons à aucune âme une charge qu’elle ne puisse supporter. Et quand vous témoignez, soyez impartiaux, fût-ce à l’égard d’un proche parent ! Soyez également fidèles à vos pactes envers Dieu ! Voilà ce que le Seigneur vous recommande de faire. Peut-être serez-vous amenés à y réfléchir? [153] Telle est Ma Voie dans toute sa rectitude. Suivez-la ! Ne suivez pas les pistes tortueuses qui ne feront que vous éloigner de la Voie du Seigneur !» Voilà ce que Dieu vous recommande de faire ! Peut-être serez-vous ainsi amenés à Le craindre !
[154] Puis Nous avons donné à Moïse, en insigne récompense pour sa conduite exemplaire, l’Écriture qui c
onstitue à la fois une explication détaillée de toute chose, une bonne direction et une miséricorde divine,
afin que les juifs puissent croire à leur comparution devant leur Seigneur.
[155] Et, à présent, voici ce Coran béni que Nous révélons. Conformez-vous à son enseignement et
craignez Dieu, dans l’espoir d’être touchés par Sa grâce, [156] afin que vous ne disiez point : «Seules
deux communautés, avant nous, avaient reçu des Écritures, mais nous n’avons pas pris
soin de les étudier» ;
[157] ni que vous disiez : «Si nous avions, nous aussi, reçu des Écritures, nous aurions certainement été mieux dirigés que ceux qui nous ont devancés.» Or, voici que votre Seigneur vous envoie une preuve décisive qui constitue à la fois une direction et une bénédiction ! Qui donc est plus injuste que celui qui traite de mensonges les versets de Dieu et qui s’en détourne impudemment?
Nous infligerons les
pires tourments à ceux qui renient Nos enseignements.
[158] Qu’attendent-ils au juste? Que les anges, ou ton Seigneur Lui-même, ou
quelques-uns de Ses signes viennent à eux? Mais le jour où un des signes de ton
Seigneur se manifestera, la profession de foi ne sera plus d’aucune utilité pour
celui qui n’aura pas cru auparavant, ou qui, tout en ayant la foi, n’aura pas
accompli de bonnes œuvres. Dis-leur : «Attendez donc ! Nous aussi, nous
attendons.»
[159] Tu n’es nullement responsable de ceux qui provoquent des scissions dans leur religion pour former des sectes dissidentes. Leur sort ne dépend que de Dieu qui les mettra, le moment venu, en face de leurs œuvres. [160] Celui qui se présentera alors avec une bonne action en sera récompensé au décuple, tandis que celui qui se présentera avec une mauvaise action n’en sera rétribué que par un châtiment équivalent. Et aucun d’eux ne sera lésé.
[161] Dis : «Quant à moi, mon Seigneur m’a guidé vers la voie de la droiture, celle de la vraie religion d’Abraham, ce pur monothéiste qui ne s’est jamais compromis avec les idolâtres.» [162] Dis encore : «Ma salât et mes actes de dévotion, ma vie et mon trépas sont entièrement voués à mon Seigneur, le Maître de l’Univers, [163] qui n’a point d’associé. Tel est l’ordre que j’ai reçu et auquel je suis le premier à me soumettre.»
[164] Dis : «Devrais-je après cela chercher un autre maître que Dieu, alors qu’Il est le Maître Souverain de toute chose? Nul ne commet le mal qu’à son propre détriment, et nul n’aura à assumer les fautes d’autrui. Puis c’est vers votre Seigneur que se fera votre retour et Il vous éclairera alors sur l’objet de vos différends.
[165] C’est Lui qui a fait de vous sur Terre les successeurs de vos devanciers, et qui a établi entre vous des hiérarchies, afin de vous mettre à l’épreuve dans les tâches que vous êtes appelés à assumer. Et si ton Seigneur est prompt à sévir, Il est aussi Clément et Miséricordieux.»
Suite !!