Sourate des Femmes
4. Sourate des Femmes (An-Nisâ’)
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux.
[1] Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être et qui, ayant tiré de celui-ci son épouse , fit naître de ce couple tant d’êtres humains, hommes et femmes !
Craignez Dieu au nom duquel vous vous demandez mutuellement assistance ! Respectez les liens du sang. En vérité, Dieu vous observe en permanence.
[2] Restituez aux orphelins leur héritage ! Ne substituez pas ce que vous possédez de mauvais à ce qu’ils possèdent de bon ! Ne vous emparez pas de leur patrimoine en l’incorporant au vôtre, car ce serait là un crime abominable !
[3] Si vous craignez, en épousant des orphelines, de vous montrer injustes envers elles, sachez qu’il vous est permis d’épouser en dehors d’elles, parmi les femmes de votre choix, deux, trois ou quatre épouses . Mais si vous craignez encore de
manquer d’équité à l’égard de ces épouses, n’en prenez alors qu’une seule, libre
ou choisie parmi vos esclaves . C’est pour vous le moyen d’être aussi équitables que possible.
[4] Remettez à vos femmes leur dot en toute propriété. Mais si elles vous en abandonnent une
partie, de bon gré, vous pouvez en disposer en toute tranquillité.
[5] Ne confiez pas aux incapables la gestion des biens que Dieu vous a donnés pour subsister. Assurez-leur cependant, sur ces biens, de quoi vivre et s’habiller, et tenez-leur toujours un langage empreint de bienveillance et de bonté.
[6] Mettez à l’épreuve le degré de maturité des orphelins jusqu’à l’âge de la puberté ; et si vous constatez qu’ils ont acquis un bon jugement, remettez-leur leur héritage. Gardez-vous de vous empresser de le dilapider, avant leur majorité.
Si le tuteur est riche, qu’il s’abstienne de toucher aux biens de ses pupilles ; et s’il est pauvre, il ne doit en user que de façon modérée. Au moment de remettre aux orphelins leurs biens, assurez-vous la présence de témoins, quoique Dieu, pour recevoir des comptes, suffise amplement.
[7] Il revient aux héritiers mâles une part dans l’héritage laissé par leurs ascendants ou leurs proches ; de
même qu’il revient aux femmes une part dans l’héritage laissé par leurs ascendants ou leurs proches. Et
quelle que soit l’importance de la succession, cette quotité est une obligation.
[8] Lorsque des proches non héritiers, des orphelins ou des nécessiteux sont présents au partage de l’héritage, on leur en offrira quelque chose et on leur adressera quelques paroles aimables.
[9] Que les tuteurs se représentent un instant les craintes qu’ils ressentiraient pour leurs propres enfants en bas âge, s’ils étaient eux-mêmes à l’article de la mort ! Qu’ils craignent donc Dieu et qu’ils traitent avec justice et tendresse leurs pupilles,
[10] car ceux qui dévorent injustement les biens des orphelins n’introduisent que le feu dans leurs entrailles, et ils sont voués à l’Enfer.
[11] En ce qui concerne vos enfants, Dieu vous prescrit d’attribuer au garçon une part égale à celle de deux filles.
S’il n’y a que des filles, et qu’elles soient au moins deux, il leur sera attribué les deux tiers de ce que laisse le défunt ; mais s’il n’y en a qu’une seule, elle en prendra la moitié. Si le défunt laisse un enfant, les ascendants, père et mère, auront chacun un sixième de l’héritage. Mais s’il ne laisse pas d’enfant, et que ses père et mère soient ses seuls héritiers, la mère aura droit au tiers. S’il laisse des frères et des sœurs, sa mère aura le sixième, après que les legs et les dettes du défunt auront été acquittés. De vos ascendants ou de vos descendants, vous ne savez pas lesquels vous sont les plus dévoués. C’est là une obligation divine à observer. Dieu est Omniscient et Sage.
[12] La moitié de ce que laissent vos épouses vous revient, si elles n’ont pas d’enfants ; mais si elles en laissent, vous n’aurez droit qu’au quart de ce qu’elles laissent, après que les legs et les dettes grevant la succession auront été acquittés. Vos épouses ont droit au quart de ce que vous laissez, si vous n’avez pas d’enfants ; mais si vous en avez, elles n’auront droit qu’au huitième de ce que vous laissez, déduction faite de tout legs ou dette grevant la succession. Quand un homme ou une femme meurt sans laisser d’ascendants ou de descendants, à la survivance d’un demi-frère ou d’une demisœur d’une même mère, chacun de ces derniers aura droit à un sixième ; mais s’ils sont plus nombreux, ils se répartiront le tiers de l’héritage, déduction faite de tout legs ou dette non préjudiciable aux héritiers. C’est ce que Dieu vous recommande, car Il est Omniscient et Plein de mansuétude.
[13] Telles sont les limites fixées par Dieu. Tous ceux qui obéissent à Dieu et à Son Prophète seront accueillis dans des Jardins arrosés d’eaux vives où ils demeureront pour l’éternité, et ce sera pour eux la félicité suprême.
[14] Celui qui, en revanche, désobéit à Dieu et à Son Prophète et qui transgresse Ses lois, Dieu le précipitera dans l’Enfer pour l’éternité, où un supplice avilissant lui sera infligé.
[15] Celles de vos femmes qui se rendent coupables de perversité, requérez contre elles le témoignage de quatre d’entre vous. Si le témoignage est confirmatif, enfermez les coupables sous un toit jusqu’à ce que la mort vienne mettre fin à leur vie ou que Dieu leur offre une autre issue . [16] Si deux individus parmi vous se livrent à la débauche, sévissez contre eux. S’ils se repentent et s’amendent, laissez-les en paix, car Dieu est Clément et Miséricordieux.
[17] Dieu pardonne seulement à ceux qui font le mal par ignorance et qui se repentent aussitôt. À ceux-là, Dieu accorde Son pardon, car Dieu est Omniscient et Sage.
[18] Mais aucun pardon ne sera accordé à ceux qui continuent inlassablement à
pécher et qui, à l’approche de la mort, disent : «À présent, nous nous repentons !»,
ni à ceux qui meurent en état d’infidélité.
À tous ceux-là seront réservées d’affreuses souffrances.
[19] Ô croyants ! Il ne vous est pas permis de vous attribuer des femmes par voie
d’héritage contre leur gré . Ne les soumettez pas à des contraintes, dans le but de
leur reprendre une partie de ce que vous leur avez donné, à moins qu’elles n’aient commis
un adultère prouvé.
Entretenez de bons rapports avec vos femmes ; et si vous avez quelque aversion pour certaines d’entre elles, sachez que l’on peut avoir parfois de l’aversion pour une chose qui peut cependant être pour vous la source d’un grand bonheur.
[20] Si vous voulez épouser une femme à la place d’une autre, et que vous ayez donné une dot d’un quintal d’or à celle que vous répudiez, il vous sera interdit d’en rien prélever, car ce serait une infamie flagrante et une injustice manifeste.
[21] D’ailleurs, comment oseriez-vous leur reprendre quoi que ce soit, après l’union intime qui vous a liés et les promesses solennelles que vous avez échangées?
[22] Désormais, n’épousez plus les femmes que vos pères ont eues pour épouses. Cette interdiction ne s’applique pas au passé. En fait, une telle pratique constitue un acte abominable, une ignominie et une union odieuse.
[23] Il vous est interdit d’épouser vos mères, vos filles, vos sœurs, vos tantes paternelles, vos tantes maternelles, les filles de vos frères, les filles de vos sœurs, les nourrices qui vous ont allaités, vos sœurs de lait, vos belles-mères, vos belles-filles, qui sont nées des femmes avec lesquelles vous avez consommé le mariage. Toutefois, il n’y a pas d’interdiction si le mariage avec la mère n’a pas été consommé. Il vous est également interdit d’épouser les femmes de vos propres fils et d’avoir pour épouses deux sœurs en même temps. Cette interdiction ne concerne pas le passé, car Dieu est Clément et Miséricordieux.
[24] Il vous est aussi interdit d’épouser des femmes déjà mariées, à moins qu’elles ne soient vos captives de guerre. Telles sont les prescriptions du Seigneur.
Excepté ces interdictions, il vous est loisible d’utiliser vos biens pour vous marier honnêtement et non pour vivre en concubinage.
C’est une obligation pour vous de remettre la dot convenue à celle avec laquelle vous aurez consommé le mariage. Mais il n’y a aucun inconvénient à ce que vous modifiiez le montant de la dot d’un commun accord par la suite, car Dieu est, en vérité, Omniscient et Sage.
[25] Quiconque d’entre vous n’a pas les moyens d’épouser des femmes de condition libre et croyantes prendra femme parmi vos jeunes esclaves croyantes. Dieu seul est à même d’apprécier la sincérité de votre foi. Vous êtes tous issus les uns des autres. Épousez-les donc avec l’autorisation de leurs maîtres et versez-leur une dot convenable à l’instar des femmes libres et non des débauchées ni des femmes de mœurs légères. Si, une fois affranchies par le mariage, elles commettent l’adultère, la peine à leur appliquer sera la moitié de celle qui est prévue pour une femme de condition libre. Telle est la règle à suivre par ceux d’entre vous qui redoutent de tomber dans le vice.
Cependant, il est meilleur pour vous de patienter. Dieu est Clément et Miséricordieux.
[26] C’est ainsi que Dieu veut vous exposer clairement Ses enseignements, vous indiquer les traditions de
ceux qui vous ont précédés et vous faire bénéficier de Son pardon, car Dieu est Omniscient
et Sage.
[27] Dieu veut vous faire bénéficier de Son pardon, tandis que ceux qui se laissent dominer par leurs passions veulent vous entraîner sur une pente dangereuse.
[28] Dieu veut alléger certaines de vos obligations, sachant bien que l’homme a été créé faible.
[29] Ô vous qui croyez ! Ne vous dépossédez pas les uns les autres de vos biens par des procédés malhonnêtes ! Que vos échanges soient fondés sur des transactions librement consenties.
N’attentez pas non plus à vos jours , car Dieu est Plein de compassion pour vous.
[30] Quiconque agira de la sorte en usant de méchanceté et d’injustice sera par Nous précipité dans l’Enfer, chose si aisée pour le Seigneur.
[31] Si vous évitez de commettre les péchés les plus graves qui vous sont interdits, Nous effacerons vos péchés véniels et Nous faciliterons grandement votre accès au Paradis.
[32] N’enviez pas les faveurs par lesquelles Dieu a élevé certains d’entre vous au-dessus des autres. Aux hommes reviendra la part qu’ils auront méritée par leurs œuvres et aux femmes reviendra la part qu’elles auront méritée par leurs œuvres. Demandez à Dieu plutôt de vous accorder un peu de Sa grâce, car Il est parfaitement au courant de toute chose. [33] À chacun Nous avons désigné des héritiers de ce que laissent les père et mère, les proches et ceux auxquels vous êtes liés par un pacte. Donnez-leur la part qui doit leur revenir. Dieu est Témoin de tous vos actes.
[34] Les hommes ont la charge et la direction des femmes en raison des avantages que Dieu leur a accordés sur elles, et en raison aussi des dépenses qu’ils effectuent pour assurer leur entretien. En revanche, les épouses vertueuses demeurent toujours fidèles à leurs maris pendant leur absence et préservent leur honneur, conformément à l’ordre que Dieu a prescrit. Pour celles qui se montrent insubordonnées, commencez par les exhorter, puis ignorez-les dans votre lit conjugal et, si c’est nécessaire, corrigez-les .
Mais dès qu’elles redeviennent raisonnables, ne leur cherchez plus querelle. Dieu est le Maître Souverain.
[35] Si une rupture entre les deux conjoints est à craindre, suscitez alors un arbitre de la famille de l’époux et un arbitre de la famille de l’épouse. Si les deux conjoints ont le réel désir de se réconcilier, Dieu favorisera leur entente, car Dieu est Omniscient et parfaitement Informé.
[36] Adorez Dieu, sans rien Lui associer ! Soyez bons envers vos parents, vos proches, les orphelins, les pauvres, les voisins qu’ils soient de votre sang ou éloignés, ainsi que vos compagnons de tous les jours, les voyageurs de passage et les esclaves que vous possédez, car Dieu n’aime pas les arrogants vantards, [37] ainsi que les avares qui recommandent l’avarice à leurs semblables et dissimulent les faveurs dont Dieu les a gratifiés. Nous réservons un châtiment ignominieux aux impies
[38] qui ne font l’aumône que par ostentation alors qu’ils ne croient ni en Dieu ni au Jugement dernier.
En réalité, celui qui a Satan pour acolyte ne peut avoir qu’un méchant compagnon.
[39] Que perdraient-ils à croire en Dieu et au Jugement dernier, à donner en aumône une partie des biens que Dieu leur a prodigués? Dieu les connaît si bien ! [40] En vérité, Dieu ne saurait léser personne, pas même du poids d’un atome ; et s’il s’agit d’une bonne action, Il en multiplie la valeur et lui attribue une récompense au-delà de toute limite.
[41] Qu’adviendra-t-il des négateurs lorsque, de chaque communauté, Nous amènerons un témoin à charge, et que Nous t’amènerons toi-même pour témoigner contre eux? [42] Ce jour-là, ceux qui auront été incrédules et qui auront désobéi au Prophète souhaiteront être engloutis par la terre, sachant qu’ils ne pourront rien dissimuler à Dieu !
[43] Ô vous qui croyez ! Ne faites pas la salât lorsque vous êtes ivres ; attendez que vous ayez retrouvé votre lucidité ! Ne la faites pas non plus lorsque vous êtes en état d’impureté ; attendez que vous ayez fait vos grandes ablutions, à moins que vous ne soyez en voyage ! Si vous êtes malades ou en voyage, ou si vous venez de satisfaire vos besoins naturels, ou si vous avez approché une femme et que vous ne trouviez pas d’eau, utilisez alors de la terre propre pour vous en essuyer le visage et les mains, car Dieu est Indulgent et Miséricordieux.
[44] Ne vois-tu pas comment ceux qui ont reçu une partie du Livre ne font que courir
après l’erreur, en souhaitant tant vous y précipiter à votre tour?
[45] C’est Dieu qui connaît le mieux vos vrais ennemis, car Dieu est votre meilleur Maître et votre Allié le plus sûr. [46] Parmi les juifs, il en est qui altèrent le sens du discours, et disent : «Nous avons entendu et nous refusons d’obéir. Écoute ! Puisses-tu ne rien entendre !» Et ils ajoutent : «Aie des égards pour nous !», en employant le terme équivoque râ`inâ , avec l’intention de dénigrer la religion. Que ne disent-ils plutôt : «Nous avons entendu et nous avons obéi ! Écoute et regarde-nous !» C’eût été préférable pour eux et plus loyal. Mais Dieu les a maudits pour leur impiété et pour la tiédeur de leur croyance.
[47] Ô vous qui détenez les Écritures ! Croyez au Coran que Nous révélons pour confirmer
ce que vous aviez déjà, avant que Nous couvrions d’avilissement et d’humiliation certains visages ou que Nous les maudissions, comme Nous avons maudit les profanateurs du Sabbat. L’ordre de Dieu est toujours suivi d’exécution.
[48] Dieu ne pardonne point qu’on Lui associe d’autres divinités ; mais Il pardonne à qui Il veut les autres péchés, car celui qui associe à Dieu d’autres divinités commet un forfait d’une exceptionnelle gravité !
[49] As-tu remarqué comment ces gens-là s’attribuent des vertus de leur propre autorité, alors que c’est Dieu qui en octroie à qui Il veut, sans jamais léser personne, même pas de la moindre brindille?
[50] Regarde comme ils débitent des mensonges sur le compte de Dieu ! Et c’est déjà là un crime monstrueux !
[51] N’as-tu pas remarqué que ceux qui ont reçu une partie des Écritures
continuent à croire à la sorcellerie et aux idoles, en disant des païens qu’ils étaient sur une voie meilleure que celle des croyants?
[52] Voilà ceux que Dieu a maudits ! Et jamais ceux que Dieu a maudits ne trouveront de protecteur ! [53] Parviendraient-ils à détenir une part de l’empire du monde qu’ils n’en céderaient pas la moindre particule !
[54] Seraient-ils jaloux de ceux que Dieu a honorés de Sa grâce? Mais n’avons-Nous pas déjà octroyé à la famille d’Abraham l’Écriture et la Sagesse ainsi qu’un immense empire?
[55] Certains parmi eux y ont cru et d’autres s’en sont écartés. Mais, pour ces derniers, la Géhenne est une peine bien suffisante.
[56] En vérité, ceux qui auront renié Nos signes, Nous les précipiterons dans l’Enfer et, chaque fois que leur peau aura été consumée, Nous leur en donnerons une autre en échange, afin qu’ils savourent toute l’horreur de leur supplice, car Dieu est Puissant et Sage.
[57] À ceux qui croient en Dieu et qui accomplissent de bonnes œuvres Nous donnerons, pour séjour éternel, des Jardins où couleront des ruisseaux et où ils auront des épouses exemptes de toute souillure avec lesquelles ils mèneront, sous de frais ombrages, une vie éternelle.
[58] Dieu vous prescrit de restituer les dépôts à leurs propriétaires et de vous montrer équitables quand vous êtes appelés à juger vos semblables. C’est là une noble mission que Dieu vous exhorte à remplir. Dieu entend tout, voit tout. [59] Ô croyants ! Obéissez à Dieu, obéissez au Prophète et à ceux d’entre vous qui détiennent le pouvoir . En cas de litige entre vous, référez-vous-en à Dieu et au Prophète, si votre croyance en Dieu et au Jugement dernier est sincère. C’est là la démarche la plus sage et la meilleure voie à choisir.
[60] N’est-il pas étonnant de voir ces gens qui prétendent croire à ce qui t’a été
révélé et à ce qui a été révélé avant toi recourir à l’arbitrage des fausses divinités,
qu’ils avaient pourtant reçu ordre de renier?
Ainsi, Satan veut les enfoncer encore davantage dans la voie de l’égarement. [61] Et lorsqu’on les invite à se rallier aux révélations de Dieu et à Son Prophète, on voit ces hypocrites faire la sourde oreille et littéralement s’enfuir.
[62] Qu’adviendra-t-il lorsqu’un malheur, sanctionnant leurs propres agissements, s’abattra sur eux, et qu’ils viendront vers toi, jurant par Dieu qu’ils ne désiraient que la concorde et la bonne entente entre les hommes?
[63] Ces gens-là, Dieu sait ce que recèlent leurs cœurs. Cependant, ne leur tiens pas
rigueur. Exhorte-les et adresse-leur des propos susceptibles de les convaincre.
[64] Si Nous envoyons un prophète, c’est uniquement pour qu’on lui obéisse avec
l’aide du Seigneur.
Si, donc, ces gens-là qui se sont fait du tort à eux-mêmes s’étaient adressés à toi pour implorer le pardon de Dieu, en sollicitant ton intercession, ils auraient sûrement trouvé auprès du Seigneur clémence et miséricorde. [65] Non ! Par ton Seigneur ! Ces gens ne seront de vrais croyants que lorsqu’ils t’auront pris pour juge de leurs différends et auront accepté tes sentences sans ressentiment, en s’y soumettant entièrement.
[66] Si Nous leur avions ordonné de se faire tuer ou de s’expatrier pour la Cause de Dieu, bien peu parmi eux auraient accepté de le faire. Et, pourtant, s’ils s’étaient conformés à Nos exhortations, c’eût été meilleur pour eux et leur foi en eût été certainement raffermie. [67] Nous les en aurions alors largement récompensés [68] et les aurions dirigés vers le droit chemin, [69] car ceux qui obéissent à Dieu et à Son Prophète feront partie de ceux que Dieu aura comblés de Sa grâce, parmi les prophètes, les justes, les martyrs et les saints. Et quels excellents compagnons que ceux-là ! [70] C’est là une grâce émanant du Seigneur qui Seul connaît ceux qui la méritent.
[71] Ô vous qui croyez ! Soyez toujours vigilants, et volez au combat par détachements ou en masse ! [72] Il y a parmi vous des traînards peu empressés à aller au combat qui, lorsque vous subissez un revers, s’écrieront : «C’est une bénédiction de Dieu que nous n’ayons pas pris part à cet engagement !»
[73] Mais, si Dieu vous favorise, ils déclareront comme si aucun lien ne les unissait à vous : «Ah ! Comme nous aurions voulu être avec eux à cette bataille ! Nous aurions certainement remporté un riche butin !»
[74] Que ceux qui veulent sacrifier la vie d’ici-bas à la vie future combattent au service du Seigneur ! À ceux qui combattent pour la Cause de Dieu, qu’ils se fassent tuer ou qu’ils soient vainqueurs, Nous accorderons une immense récompense.
[75] Pourquoi ne combattriez-vous pas dans la Voie de Dieu pour défendre les
opprimés, hommes, femmes et enfants dont les cris ne cessent de retentir :
«Seigneur ! Délivre-nous de cette cité à la populace si cruelle ! Envoie-nous de Ta
part un protecteur et désigne-nous un défenseur !»?
[76] Pendant que les croyants se battent pour la Cause du Seigneur, les négateurs
combattent pour leurs idoles. Combattez donc les suppôts de Satan ; en vérité, les
stratagèmes de Satan sont des plus fragiles.
[77] N’as-tu pas remarqué la réaction de certains de ces gens à qui on avait dit de cesser les hostilités et de se consacrer à l’accomplissement de la salât et à la pratique de la zakât et qui, lorsque l’ordre de reprendre le combat fut ensuite donné, se mirent à craindre l’ennemi comme on craint Dieu, sinon plus encore? «Seigneur, s’écrièrent-ils, pourquoi nous prescris-Tu de reprendre le combat? Que ne reportes-Tu cette prescription à une date ultérieure?» Dis-leur : «Le plaisir que procure la vie en ce monde est bien précaire, tandis que la vie future a bien plus de valeur pour les croyants qui n’y subiront pas la moindre injustice.»
[78] Où que vous soyez, la mort vous atteindra, fussiez-vous dissimulés dans des tours inexpugnables ! Quand ils ont à se féliciter d’un événement heureux, ils disent : «Cela vient de Dieu !» ; mais quand ils ont à déplorer un malheur qui les frappe, ils t’accusent, toi, Prophète, d’en être l’auteur. Dis-leur : «Tout événement procède de Dieu.» Que
ces gens-là sont durs à comprendre !
[79] Tout bien qui t’arrive vient de Dieu et tout mal qui te frappe trouve son origine en toi-même. Nous
t’avons envoyé comme Messager aux hommes. Le témoignage de Dieu est largement suffisant.
[80] Celui qui obéit au Prophète obéit en fait à Dieu. Quant à ceux qui se détournent de toi, Nous ne
t’avons pas envoyé pour assurer leur sauvegarde.
[81] Ils disent en ta présence : «Nous t’obéissons» ; mais, aussitôt qu’ils te quittent, certains d’entre eux commencent à comploter en secret pour contrecarrer tes ordres. Or, Dieu enregistre toutes leurs manigances. Ne te laisse donc pas impressionner par leurs manœuvres ! Mets plutôt ta confiance en Dieu dont la seule garantie te suffira !
[82] Ne méditent-ils donc jamais le Coran? S’il émanait d’un autre que Dieu, n’y trouveraient-ils pas de
multiples contradictions?
[83] Reçoivent-ils une nouvelle, rassurante ou alarmante, ils s’empressent de la diffuser, alors qu’ils auraient dû,
avant tout, en référer au Prophète et à leurs chefs qui seuls sont à même d’en
connaître la portée et d’en apprécier la véracité.
En vérité, n’eussent été la grâce du Seigneur et Sa miséricorde, vous auriez tous, à
de rares exceptions, été entraînés par Satan.
[84] Persévère dans le combat pour la Cause de Dieu et, bien que tu ne sois responsable que de toi-même, stimule l’ardeur des fidèles au combat, car Dieu brisera bien, un jour ou l’autre, la puissance des infidèles ! Dieu est infiniment plus Puissant et autrement plus Redoutable dans Son châtiment. [85] Celui qui intercède dans un but louable en aura sa part et celui qui intercède dans un but blâmable en aura sa part. Dieu veille sur toute chose.
[86] Lorsqu’on vous adresse un salut, rendez-le de façon plus courtoise ou tout au moins rendez-le ! Dieu vous demandera compte de tout.
[87] Dieu, en dehors de qui il n’y a point de divinité, vous rassemblera au Jour du Jugement dernier. Il n’y a point de doute là-dessus, et il n’est de propos plus véridiques que Ceux du Seigneur.
[88] Qu’avez-vous à vous diviser en deux clans à propos des hypocrites? Dieu ne les a-t-Il pas refoulés dans le camp des impies pour prix de leurs agissements? Vous voulez donc remettre dans le droit chemin ceux que Dieu a égarés? Mais il n’y a point de rachat pour ceux que Dieu a voués à l’égarement. [89] Ils souhaitent tant vous voir perdre votre foi comme ils l’ont eux-mêmes perdue, pour que vous soyez tous pareils. Ne formez pas de liaisons avec eux, tant qu’ils ne se seront pas engagés résolument dans la Voie du Seigneur.
Mais s’ils optent carrément pour l’apostasie, saisissez-les et tuez-les où que vous les trouviez ! Gardez-vous de prendre parmi eux des amis ou des auxiliaires, [90] excepté ceux qui rejoignent un clan avec lequel vous avez conclu un pacte, ou ceux qui viennent à vous, le cœur meurtri, ne sachant s’ils doivent combattre contre vous ou contre leur propre clan.
Or, si Dieu l’avait voulu, Il les aurait poussés contre vous et ils vous auraient attaqués. Si donc ces gens-là se
tiennent à l’écart, et au lieu de vous attaquer vous offrent la paix, Dieu ne vous
donne plus aucun droit de les inquiéter.
[91] Vous en trouverez d’autres qui désirent avoir des rapports pacifiques aussi bien
avec vous qu’avec les leurs, mais qui, chaque fois qu’ils sont invités à pratiquer
l’idolâtrie, y retombent en masse. Si ces gens-là ne se mettent pas à l’écart, ne
vous offrent pas la paix et ne s’abstiennent pas de vous agresser, alors saisissez-les et
tuez-les où que vous les trouviez ! Nous vous donnons sur eux plein pouvoir.
[92] Aucun croyant n’a le droit de tuer un autre croyant, si ce n’est par erreur. Si un
tel acte se produit, le coupable devra affranchir un esclave croyant et verser à la
famille de la victime le prix du sang, à moins que les ayants droit n’en fassent remise.
Si la victime est un croyant qui appartient à un groupe hostile, le meurtrier affranchira seulement un esclave croyant ; mais si la victime appartient à un groupe auquel vous êtes liés par un pacte, la remise du prix du sang à la famille et l’affranchissement d’un esclave croyant seront exigés du meurtrier.
Si ce dernier n’en a pas les moyens, il devra observer un jeûne de deux mois consécutifs, à titre d’expiation prescrite par Dieu, l’Omniscient, le Sage.
[93] Quiconque donne la mort intentionnellement à un croyant aura pour rétribution
la Géhenne, où il demeurera éternellement, exposé à la colère et à la malédiction
du Seigneur, et sera voué à d’immenses tourments.