Sourate des Murailles S2

7. Sourate des Murailles (Al-A‘râf)

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux.

[153] Ceux qui après avoir commis des péchés se repentent et retrouvent la foi, Dieu

sera Indulgent et Miséricordieux à leur égard.

 [154] Lorsque la colère de Moïse se fut apaisée, il reprit les Tables, dont le texte

constituait une direction et une grâce pour ceux qui craignent leur Seigneur.

[155] Et il choisit soixante-dix hommes parmi son peuple, pour l’accompagner à Notre rendez-vous. Mais lorsqu’ils furent saisis par le cataclysme, Moïse dit : «Seigneur ! Si Tu l’avais voulu, Tu les aurais déjà fait périr, et moi avec eux. Vas-Tu nous faire périr pour des péchés que des sots d’entre nous ont commis? Ce n’est là qu’une épreuve de Ta part par laquelle Tu égares qui Tu veux et diriges qui Tu veux. Tu es notre Maître ! Pardonne-nous et reçois-nous au sein de Ta miséricorde, car Tu es le Meilleur des absoluteurs !

[156] Réserve-nous un heureux destin en ce monde et en la vie future ! Nous revenons à Toi, pleins de repentir.» – «Mon châtiment, dit le Seigneur, tombera sur qui Je veux, et Ma miséricorde embrasse toute chose ; Je la

destine à ceux qui Me craignent, qui font la zakât et qui croient en Nos signes ;

[157]  à ceux qui suivront l’Envoyé, qui est le Prophète illettré qu’ils trouvent mentionné chez eux dans le Pentateuque et l’Évangile, et qui leur recommande le Bien et leur interdit le Mal, qui déclare licite pour eux ce qui est bon et illicite ce qui est impur, qui les soulage de leur fardeau et les délivre de leurs chaînes. Ceux qui auront cru en lui, qui l’auront secouru et soutenu, qui auront pris pour guide la lumière descendue avec lui, ceux-là connaîtront le vrai bonheur
 

[158] Dis : «Ô hommes ! Je suis, en toute vérité, le Prophète de Dieu, envoyé à vous tous par Celui à qui appartient le Royaume des Cieux et de la Terre. Il n’y a de divinité que Lui. C’est Lui qui fait vivre et mourir. Croyez donc en Dieu et en Son Envoyé, le Prophète que les hommes n’ont pas instruit, qui a foi en Dieu et en Ses paroles ! Suivez-le ! Vous n’en serez que mieux guidés
 

[159] Parmi le peuple de Moïse, il y a des gens qui se laissent guider par la vérité et

qui, quand ils rendent un jugement, le font avec équité.
 

[160] Nous avons réparti les fils d’Israël en douze tribus formant douze communautés. Et lorsque le peuple de Moïse lui demanda de l’eau, Nous lui révélâmes : «Frappe le rocher de ton bâton.» Aussitôt douze sources en jaillirent et chaque tribu sut à quelle source elle devait se désaltérer. Puis Nous étendîmes sur eux l’ombre d’un nuage et fîmes descendre sur eux la manne et les cailles. «Mangez de ces bons mets que Nous vous octroyons.» C’est donc non pas à Nous qu’ils ont fait du tort, mais bien à eux-mêmes.
 

[161] Rappelez-vous lorsqu’on leur avait dit : «Installez-vous dans cette ville et mangez de ses produits, partout où vous voudrez ; mais demandez, en y entrant, la rémission de vos péchés, et

franchissez-en la porte en vous prosternant. Vos fautes seront alors pardonnées et

une meilleure récompense sera attribuée aux vertueux d’entre vous.»

[162] Or, ceux d’entre eux qui étaient injustes substituèrent d’autres paroles au message qu’ils avaient

reçu. Aussi fîmes-Nous descendre sur eux un châtiment du ciel, en sanction de leur iniquité.

[163] Interroge-les sur cette cité sise au bord de la mer, dont les habitants ne respectaient pas le repos du samedi, et auxquels les poissons ne se montraient plus à la surface de l’eau que le jour du Sabbat et disparaissaient les jours où il leur était permis de les pêcher. C’est ainsi que Nous les éprouvions pour les punir de leur perversité.
[164] Souvenez-vous lorsqu’un groupe d’entre eux dit aux autres : «Pourquoi exhortez-vous ces gens

que Dieu va bientôt anéantir ou soumettre à un terrible châtiment?» – «C’est pour

dégager notre responsabilité vis-à-vis de votre Seigneur, répondirent-ils, et aussi

dans l’espoir de les amener à Le craindre

[165] Puis lorsqu’ils eurent oublié ce qu’on leur avait rappelé, Nous sauvâmes ceux

qui avaient dénoncé le mal et infligeâmes un châtiment terrible aux injustes pour

leurs actes pervers. [166] Et quand ils refusèrent d’abandonner ce qui leur avait

été interdit, Nous leur dîmes : «Soyez transformés en singes répugnants

 
[167] Souviens-toi lorsque ton Seigneur annonça qu’Il enverrait contre eux des adversaires qui leur feraient subir de terribles châtiments jusqu’au Jour dernier. En vérité, si ton Seigneur est prompt à châtier, Il est aussi Miséricordieux et Clément.

[168] Nous les avons disséminés à travers le monde en plusieurs communautés parmi lesquelles il y avait des gens vertueux et d’autres qui l’étaient moins. Et Nous les avons éprouvés tantôt en les gratifiant de faveurs, tantôt en les soumettant à des malheurs, afin de les faire revenir de leurs erreurs.
 

[169] Puis vinrent après eux leurs successeurs qui héritèrent de l’Écriture et qui se mirent à profiter de tout bien qui leur tombait sous la main en disant chaque fois : «Cela nous sera pardonné !» Mais chaque fois que l’occasion se présentait, ils récidivaient, comme si l’Écriture ne leur faisait pas obligation de ne dire sur Dieu que la vérité ! Ils en ont pourtant étudié le contenu et y ont appris que l’ultime

demeure est bien meilleure que celle d’ici-bas, pour ceux qui craignent le Seigneur. Ne le comprenez-vous donc pas?
[170] Pour ceux qui se conforment au Livre et accomplissent la salât, Nous ne laisserons pas

perdre la récompense due à ceux qui font le bien.
 

[171] Souvenez-vous lorsque Nous élevâmes la montagne comme une ombrelle au-

dessus de leurs têtes, au point qu’ils crurent qu’elle allait s’écrouler sur eux.

«Recevez avec résolution ces enseignements que Nous vous donnons, leur dîmes-

Nous. Méditez-en le contenu. Peut-être deviendrez-vous ainsi des gens pieux
 

[172] Et lorsque ton Seigneur tira des tombes des fils d’Adam leurs descendants et les fit témoigner contre eux-mêmes, en leur demandant : «Ne suis-Je pas votre Seigneur?» Et ils répondirent : «Oui, nous en témoignons !» Et ce, afin que vous ne puissiez plus dire le Jour de la Résurrection : «Nous avons été pris au dépourvu» ;

[173] ou que vous ne disiez : «Ce sont nos ancêtres qui, les premiers, donnaient des associés à Dieu, et nous, en tant que leurs descendants, nous n’avons fait qu’hériter leur culte. Vas-Tu nous châtier pour ce que faisaient ces négateurs

[174] C’est ainsi que Nous exposons en détail Nos signes. Peut-être reviendront-ils de leurs erreurs?
 

[175] Raconte-leur l’histoire de celui à qui Nous avions communiqué Nos signes,

mais qui s’en est volontairement écarté et qui, marchant dans le sillage du démon,

alla grossir le rang des égarés.

[176] Et si Nous avions voulu, Nous l’aurions sauvé, grâce à Nos signes ; mais il avait opté pour la vie matérielle de ce monde et obéi à ses instincts, donnant ainsi l’exemple du chien qui ne cesse de haleter, qu’on le traque ou qu’on le laisse en paix.

 Telle est l’image de ceux qui traitent Nos signes de mensonges ! Raconte-leur ces récits ! Peut-être les

feront-ils réfléchir?

 
[177] Quelle détestable image que celle qu’offrent ceux qui nient Nos signes et qui, en réalité, ne font du tort qu’à eux-mêmes !

[178] Seul est dans la bonne voie celui que Dieu guide. Quant à ceux qu’Il égare, ce sont ceux-là les perdants.
[179] Nous avons destiné à l’Enfer un grand nombre de djinns et d’hommes qui ont des cœurs pour ne pas comprendre, des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre. Comparés à des bestiaux, ils sont plus égarés encore. Tels sont ceux qui vivent dans l’insouciance !

[180] C’est à Dieu qu’appartiennent les plus beaux Noms. Servez-vous de ces Noms quand vous L’invoquez ! Éloignez-vous de ceux qui les profanent et qui seront rétribués selon leurs actes.
 

[181] Il y a cependant, parmi ceux que Nous avons créés, une communauté dont les membres s’attachent à la vérité et jugent avec équité. [182] Quant à ceux qui traitent Nos signes de mensonges, Nous les conduirons insensiblement vers leur perte sans qu’ils s’en rendent compte.

[183] Et Je leur accorderai un délai, car Mes ripostes sont infaillibles.

[184] Ne comprennent-ils pas enfin que leur compagnon n’est point un possédé, mais qu’il est seulement un

avertisseur explicite?

[185] N’ont-ils jamais dirigé leur regard vers le Royaume des Cieux et de la Terre et vers toutes les choses merveilleuses que Dieu a créées? Ne pensent-ils pas que leur terme est peut-être proche?

Quel autre discours, après cela, faut-il leur tenir pour les amener à croire? [186]

Mais il n’y a point de guide pour ceux que Dieu égare. Il les abandonne dans leur

rébellion et les laisse errer en aveugles.
 

[187] Ils t’interrogent sur l’Heure : «Quand viendra-t-elle?» Réponds-leur : «Seul mon Seigneur en a

connaissance. Lui Seul est à même de la faire surgir au terme fixé. Et du coup, les

Cieux et la Terre en seront bouleversés ! D’autant qu’elle ne vous prendra qu’à

l’improvisteOn t’interroge à son sujet comme si tu en possédais le secret ! Réponds-leur : «Dieu Seul en

a connaissance.» Mais la plupart des hommes ne s’en doutent guère.

[188] Dis : «Je ne détiens aucun pouvoir de me faire du bien ou du mal, sinon ce que Dieu veut. Si j’avais accès à l’insondable, j’aurais des biens en abondance et aucun mal ne saurait m’atteindre. Je ne suis qu’un avertisseur et un annonciateur pour les gens qui croient
[189] C’est Lui qui vous a créés d’un seul être dont Il a tiré son épouse afin qu’il pût trouver sa sérénité auprès d’elle. Après que l’homme eut cohabité avec sa femme, celle-ci conçut et sentit un léger fardeau qui ne lui causait aucune gêne. Puis, lorsqu’elle s’en trouva plus lourde, les deux époux adressèrent à leur Seigneur cette prière : «Si Tu nous donnes un enfant sain, nous T’en serons reconnaissants !»

[190] Puis, quand Il leur eut donné un fils bien fait, ils prêtèrent à Dieu des associés

en ce qu’Il leur avait donné. Mais Dieu est infiniment au-dessus de ce qu’on peut

Lui associer !

[191] Peut-on concevoir des associés qui n’ont aucun pouvoir de créer et qui sont eux-mêmes créés ; [192] qui ne peuvent en rien secourir leurs adeptes ni se secourir eux-mêmes? [193] Si vous les appelez à la bonne voie, ils ne vous suivront pas. D’ailleurs, le résultat pour vous est le même, que vous les appeliez ou que vous gardiez le silence.

[194] Tous ceux que vous invoquez en dehors de Dieu ne sont que de simples

créatures comme vous. Priez-les et voyez s’ils vous exaucent, si vous croyez

réellement en eux !

[195] Ces associés ont-ils des pieds pour marcher, des mains pour appréhender, des yeux pour observer, des oreilles pour entendre? Dis-leur : «Faites appel à vos associés et usez contre moi de vos perfidies, sans m’accorder aucun répit !
[196] En vérité, mon Protecteur, c’est Dieu, qui a révélé le Coran et qui est le Soutien de tous les justes, [197] alors que ceux que vous invoquez en dehors de Lui ne peuvent ni vous secourir ni se secourir eux-mêmes
[198] Si tu les invites à suivre la bonne voie, ils ne t’entendent pas. Ils semblent te fixer du regard sans rien voir.

[199] Sois conciliant ! Ordonne le bien et écarte-toi des ignorants !

[200] Et si le démon t’incite au mal, cherche refuge auprès de Dieu, car Il est Audient

et Omniscient ! [201] Lorsque ceux qui craignent Dieu se sentent effleurés par le

souffle de Satan, ils se souviennent de leur Seigneur et aussitôt redeviennent

clairvoyants,

[202] pendant que les partisans des démons, enfoncés sans cesse par ces derniers

dans l’aberration, ne peuvent plus se retenir.

[203] Lorsque tu ne leur apportes pas de miracle, ils disent : «Que ne l’inventes-tu pas?» Réponds-leur : «Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé par mon Seigneur. Ce Coran n’apporte-t-il pas des preuves lumineuses, une bonne direction et une grâce pour ceux qui croient?»

[204] Lorsque le Coran est récité, observez le silence et écoutez-le attentivement, afin de mériter la miséricorde du Seigneur.

[205] Invoque ton Seigneur au fond de toi-même avec humilité et crainte ! Invoque-Le à voix basse, matin et soir, sans jamais te laisser distraire !

[206] Ceux qui sont auprès de ton Seigneur ne dédaignent jamais de L’adorer, de célébrer Ses louanges et de se prosterner devant Lui.

Suite !!